03.11.2020

Les compagnies vont organiser des croisières fictives pour tester leur capacité de réaction face au covid-19

Le paquebot reste l'un des endroits où le virus se propage le plus rapidement.

Le 14 mars dernier, le Center for Disease Control and Prevention (CDC) ou centre américain de contrôle américain a interdit aux navires de croisière d’embarquer des passagers aux Etats-Unis et de naviguer dans les eaux américaines. Cet ordre ou document appelé «No Sail Order» a été prolongé à plusieurs reprises (avril, juillet, septembre). Les compagnies de croisière étaient invitées durant cette période à réfléchir à des plans et mesures sanitaires à appliquer en vue de la reprise d’activité.

Le 31 octobre, le No Sail Order a été remplacé par le Framework for Conditional Sailing Order. Ce nouveau document – rédigé et publié également par le CDC - est une ordonnance qui précise le cadre réglementaire à suivre lors des croisières de plus de 250 passagers. L’une des conditions pour opérer de nouveau sera pour les compagnies de disposer, certes, des protections adéquates en matière de santé et de sécurité pour les membres d'équipage et les clients mais aussi de renforcer leur capacité de dépistage du virus auprès des équipages et des passagers.

Durant les prochaines semaines, les mesures de prévention sanitaire définies lors du No Sail Order vont être testées. Des croisières seront ainsi organisées avec des personnes volontaires pour jouer le rôle de passagers. Le CDC évaluera ensuite les compagnies sur leur capacité à atténuer le risque de contamination à bord des bateaux et certifiera les protocoles en place. Ce n’est que toutes ces étapes validées que les compagnies seront autorisées à embarquer des passagers aux Etats-Unis et/ou à naviguer dans les eaux américaines.

Pour justifier de la nécessité d’un Framework for Conditional Sailing Order et d’application de consignes strictes à bord des paquebots, le CDC se base sur des informations communiquées par des scientifiques. Ces derniers indiquent «qu'en l'absence de mesures sanitaires visant à limiter la propagation du covid-19, les navires de croisière continueraient de présenter un plus grand risque de transmission du virus que d’autres environnements». En raison de la densité de personnes à bord, densité qui est plus importante que dans une grande ville. Un article publié en avril dans le Journal of Travel Medicine, a indiqué que le taux de contamination sur le Diamond Princess en janvier 2020 (paquebot qui avait quitté le Japon avec des cas symptomatiques et qui était revenu au port avec 19,2 % des personnes à bord contaminées), a été quatre fois supérieur à celui mesuré à Wuhan, région d’où est parti le virus. Chaque personne positive à bord a contaminé 15 personnes.

La publication de cette ordonnance a incité les membres de la Cruise Lines International Association (CLIA) à maintenir suspendues leurs activités au départ des Etats-Unis jusqu’au 31 décembre de cette année, parmi les membres figurent les plus grosses compagnies de croisières (Royal Caribbean et Carnival).

Estelle Gasnet