14.07.2021

Une cérémonie du 14 juillet en partie dématérialisée

« Vive la République, vive la France et vive Saint-Martin ! », ont conclu chacun des officiels.

Situation sanitaire oblige, c’est une cérémonie du 14 juillet en partie dématérialisée qui s’est tenue ce mercredi à l’hôtel de la Collectivité. Après une messe œcuménique célébrée à l’église catholique de Marigot puis le traditionnel dépôt de gerbes devant le monument aux morts, les officiels ont prononcé leurs discours dans la salle des délibérations, retransmis en direct sur la page Facebook de la COM.

Stevenson Miller, président du conseil territorial des jeunes a introduit cette série d’allocutions. Après avoir félicité les nouveaux diplômés et notamment ceux du CTJ qui ont obtenu des mentions, il a évoqué la crise du coronavirus et incité à « transformer les inconvénients en opportunités ». Il a également rappelé que le 14 juillet célébrait la prise de la Bastille et le fondement de la République et réaffirmé l’attachement du CTJ aux valeurs qu’elle porte. Il a regretté que cette journée qui est aussi la fête de Marigot ne puisse, du fait de la crise, se traduire comme à l’accoutumée par des moments conviviaux sur le front de mer. Et enfin appelé à l’unité : « Gardons ce lien fraternel entre nous qui confère à notre île le surnom de Friendly Island [...]Nous sommes Saint-Martin, arrêtons de pointer du doigt et prenons nos responsabilités en tant que citoyens. Créer des polémiques n’arrangera rien. En ravanche œuvrer pour un meilleur Saint-Martin nous aidera, nous les jeunes, à revenir et à continuer l’évolution de notre Sweet Saint-Martin Iand ».

Daniel Gibbs, le président de la Collectivité a ensuite pris la parole et s’est d’abord exprimé sur la crise sanitaire en se positionnant comme « partisan de la vaccination de masse ». « Comme le disait en son temps, confronté à l’arbitraire colonial, l’illustre Felix ÉBOUÉ : Il va falloir « Jouer le jeu ». Et « jouer le jeu », c’est aussi aller se faire vacciner. ». « Mais attention, mes chers compatriotes, à ne pas multiplier les mesures contraignantes, restrictives voire autoritaires. » a-t-il ajouté. Restrictions dont ont souffert « les collectivité d’Outre-mer, bien plus qu’en métropole » et qui sont selon lui « d’autant moins compréhensibles que les demandes des élus, relatives à l’augmentation des moyens humains et budgétaires des hôpitaux locaux, n’ont pas été prises en compte par le Gouvernement… ». Daniel Gibbs a ensuite réagi à l’annonce de l’extension du pass sanitaire : «Je suis optimiste et légitimiste : peut-être s’agit-il d’un « mal nécessaire » -et pour un temps bien délimité ? Mais j’avoue, en tant que libéral et en tant qu’humaniste, être mal à l’aise face à cette perspective du « QR Code » pour tous… ». Et de souligner : « Et comment imposer cette mesure aux restaurants de Saint-Martin, dans le contexte ultra-concurrentiel que nous connaissons ?! ...La Friendly Island ne saurait devenir l’île des contraintes et des contrôles. »

Le président de la COM a alors poursuivi sur l’importance de l’unité, « entre citoyens de l’Hexagone et des Outre-mer, sous le même drapeau » et rappelé que « l’application pleine et entière des dispositions statutaires passe par un partenariat loyal et équilibré avec l’Etat local ». Il a salué le dialogue renoué grâce à l’arrivée du nouveau représentant de l’État, fustigé certains comportements qui desservent Saint-Martin et affirmé qu’il fallait « pour Saint-Martin, une politique de la fierté ».

Annick Petrus, la sénatrice de Saint-Martin, et conseillère territoriale, a ensuite rappelé les valeurs de la République qui n’est « pas seulement un héritage mais aussi une dynamique qui vise à limiter les entraves aux libertés individuelles et collectives, à instaurer l’égalité devant la loi et à la solidarité des citoyens les uns envers les autres ». « Nous devons tous les jours être les gardiens de cette République » a-t-elle déclaré.

La députée de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Claire Guion-Firmin a, à son tour, regretté que la crise sanitaire empêche les réjouissances habituelles pour célébrer la fête de Marigot. « Mais le 14 juillet c’est avant tout la fête de la République et la République c’est avant tout des droits et des devoirs, une manière de penser le monde, un espoir ». Elle a adressé ses "remerciements les plus sincères et le témoignage de son  respect" à "celles et ceux qui s'appliquent et s’investissent pour toujours d’avantage de fraternité, de justice et d'égalité". La députée a également adressé tous ses vœux de réussite aux élèves des îles du Nord qui viennent de passer leurs examens et qui s’apprêtent à poursuivre leurs études ou à  entrer sur le marché du travail.

Serge Gouteyron, préfet délégué de Saint-Barthélemy et Saint-Martin a conclu cette séquence de discours en invitant toutes celles et ceux qui doutent à « lire la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et en particulier l’article 4 ». « Le 14 juillet est l’occasion de célébrer notre communauté de destins » a-t-il avancé avant de rendre hommage à « celles et ceux qui défendent la France, veillent sur elle [...] et portent les valeurs de la République ». Dans « cette île amicale » qu’il a qualifiée « d’exemple d’humanisme », « où la jeunesse doit trouver sa place » et « au potentiel extraordinaire », « on a confiance en la France » et « on a la volonté collective de perpétuer les valeurs de la République ». Après avoir assuré que l’État était aux côtés des Saint-Martinois, le préfet a ajouté : « Liberté, égalité fraternité, ces trois mots doivent en permanence marteler notre coeur, nos actes et nos préoccupations ».

 

Un feu d’artifice sera tiré dans la baie de Marigot ce soir à 20 heures.

 

(Crédits photo : COM de Saint-Martin)

Fanny Fontan