20.08.2024

Sandy Ground : 50 pas géométriques, sécurité, jeunesse, des sujets qui se sont invités à la fête

La fête de Sandy Ground aura finalement eu lieu le 18 août ; la tempête Ernesto ayant empêché l’installation des infrastructures requises dans les temps pour le 15 août. Comme la tradition le veut, après la cérémonie religieuse, l’heure était aux discours, qui ont résonné cette année comme des signaux d’alerte.

Porte-parole de la population de Sandy Ground, Cédric André, le représentant du conseil de quartie, n’a pas mâché ses mots pour alerter les autorités locales sur les difficultés rencontrées par les résidents : manques récurrents d’infrastructures, inquiétudes quant aux mesures prises en cas de phénomène cyclonique, attente de régularisation des 50 pas géométriques, etc. Les questions en suspens restent nombreuses et la population commence à s’impatienter.  Car si la démolition de la MJC a débuté et le terrain de basket a avancé, pour le reste, le représentant de quartier regrette que la population soit à chaque fois obligée de descendre dans la rue pour se faire entendre. En atteste le dernier courrier adressé au préfet et au président, demeuré sans réponse, sur les questions de sécurité en période cyclonique. Un point sur lequel Vincent Berton a répondu ; la création d’un centre de secours, la mise en place d’un abri ou la mise en fonctionnement de sirènes d’alerte sur Sandy Ground feront l’objet d’une réunion en préfecture très rapidement.

Néanmoins, Cédric André a exhorté les autorités à «faire avancer les choses, car les gens sont face au mur, et quand  ça va chauffer, ça va chauffer ! » a-t-il déclaré. Avec plusieurs membres du conseil de quartier, il a remis au préfet et au président un document intitulé «diagnostic des besoins de la population du Sandy Ground» espérant que les demandes deviennent de vraies réalités.

Sur la question de la régularisation des 50 pas géométriques, c’est Louis Mussington qui est monté au créneau et a dû avouer que sa promesse, faite l’année dernière lors de cette même fête, de céder les parcelles aux habitants pour  un euro symbolique était une erreur.

En effet, il a convenu que cela ne serait pas équitable et juste pour les habitants d’autres quartiers qui ont dû acquérir les terrains à un prix tout autre. Il a proposé, en accord avec la mission ad hoc en charge des désordres fonciers, que soit appliqué un système de décote au cas par cas, qui tiendrait compte de la situation sociale de chaque famille et a proposé une réunion dès septembre pour en discuter avec les membres du conseil de quartier.

Le président a enchaîné, avec des griefs à l’encontre des habitants, ce qui n’est pourtant pas dans ses habitudes. Louis Mussington déplore en effet qu’à Sandy Ground, mais aussi sur le reste du territoire, certains comportements soient totalement inacceptables, comme celui des parents qui permettent à leurs enfants de divaguer dans la rue. Pour le président être parent, c’est s’occuper de sa famille, de son bien-être et de son éducation. Autre fait choquant pour Louis Mussington, les fêtes entachées par des coups de feu laissant croire que l’on vit dans un no man’s land. Il en a appelé au civisme de chacun.

Vincent Berton dans la même lignée a lui aussi sonné le gong, selon ses propres termes, sur la problématique de l’insertion des jeunes et de la marginalité dans laquelle tombent beaucoup d’entre eux, car en perte de repères intellectuels et moraux. Inquiet de l’augmentation des violences, de la recrudescence des armes à feu, des faits où les gendarmes sont fauchés par des deux -roues, le préfet a déclaré qu’il en relevait de la responsabilité collective de faire comprendre à ces jeunes la gravité de leurs actes. Selon lui, ces changements de comportements passent par l’école, le travail, le sport, la culture.

Enfin sur la question de l’avancement des projets dans le quartier, Louis Mussington a admis que plusieurs dossiers ont pris du retard : « il est temps que nous prenions le taureau par les cornes pour faire avancer l’ensemble des dossiers sur lesquels nous nous sommes engagés ». La reconstruction post Irma est encore loin d’être finie, et la situation n’a pas échappé au préfet qui souhaite « aller plus vite et plus loin ». D’autant que l’État consacre des sommes conséquentes au quartier (8M€ en investissement, 1M€ annuel pour la politique de la ville) et que ses services sont prêts à accompagner la Collectivité en matière d’ingénierie et d’experts dans la conduite des projets.

Les échanges ont pu se poursuivre de manière plus informelle lors du vin d’honneur qui a conclu cette matinée protocolaire. 

Ann Bouard