Affaire Turquin : ce que l’on sait
♦ Les faits
Dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de 22h30, un ou plusieurs individus se sont introduits dans le domicile de Jean-Louis Turquin à Mont Vernon 2. Son corps sans vie est découvert par son épouse après minuit lorsqu’elle rentre chez elle. La victime se trouve dans la chambre à coucher et présente une balle dans le dos. Le médecin légiste constate un orifice d’entrée mais pas de sortie.
Deux étuis ont été retrouvés dans la chambre à coucher.
L’épouse avertit les voisins et les gendarmes qui arriveront sur les lieux à 00h50.
Plusieurs pièces –des chambres à coucher- ont été fouillées.
♦ Les pistes envisagées
Pour l’instant, les enquêteurs restent prudents quant au mobile. «Toutes les pistes sont envisagées», disent-ils. S’agit-il d’un cambriolage qui a mal tourné ? L’affaire est rendue délicate par le passé judiciaire de la victime. Jean-Louis Turquin avait été condamné en 1997 à Nice à vingt ans de prison pour le meurtre de son fils, Charles-Edouard. «Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir s’il y a un lien ou non avec son passé», déclare le vice-procureur de Saint-Martin, Michaël Ohayon qui s’est rendu sur les lieux du crime vendredi soir.
♦ Le passé de la victime
En mars 1991, Charles-Edouard Turquin âgé de sept ans est porté disparu. Son père, Jean-Louis, sera accusé de l’avoir tué. Il est dénoncé par son épouse, Michèle Ballanger, et mère du garçonnet, à qui il aurait fait des aveux. Au moment des faits, le couple était séparé. Toutefois il reviendra sur ses confessions et niera avoir tué son fils dont le corps n'a jamais retrouvé.
En mai 2016, Jean-Louis Turquin avait accordé une interview au Parisien dans laquelle il déclarait qu’il venait de découvrir que le décès de son fils n’avait jamais été enregistré par l’état civil ; aussi nourrissait-il l'espoir que Charles-Edouard soit toujours vivant.
♦ Sa vie à Saint-Martin
La disparition de Jean-Louis Turquin a ému l’opinion publique localement, notamment ses clients. Il s’était installé à Saint-Martin en 2010 et exerçait sa profession de vétérinaire à son domicile. Il était arrivé sur l’île avec sa seconde épouse rencontrée lors de son séjour en prison en métropole.
Il avait été libéré quatre ans plus tôt.
Sa première épouse est décédée en 2014.
L’enquête est confiée à la section de recherches détachée de Saint-Martin. Une dizaine d’enquêteurs sont mobilisés. Elle devrait prochainement être confiée au pôle criminel de Pointe-Pitre en vue de l’ouverture d’une information judiciaire.
Le corps de la victime sera autopsié ce vendredi à Saint-Martin par deux médecins légistes qui viendront spécialement de Pointe-à-Pitre.