14.06.2017

Législatives 2nd tour : questions à Inès Bouchaut-Choisy

En vue du second tour des élections législatives qui se tiendra ce samedi, nous avons posé une série de questions aux candidates. Nous les avons interrogées séparément.

Pouvez-vous nous rappeler en quelques mots les raisons qui vous ont poussée à briguer ce mandat ?

Je veux commencer par rappeler le rôle d’un député ; son rôle est de faire et voter les lois. Il doit être compétent et participer au débat. Il doit aussi rendre compte à la population et être aux côtés des élus pour contribuer à l’avancée des travaux législatifs. Et aujourd’hui je considère avoir l’expérience nécessaire pour briguer ce mandat et être au service des deux territoires.

Je siège dans la troisième assemblée, le conseil économique, social et environnemental (CESE) et ai donc une expérience de prise de parole au niveau national.

Pourquoi ne vous cantonnez-vous pas à votre position au CESE ?

Parce qu’Emmanuel Macron m’a demandé de poursuivre mon engagement auprès de lui ! Je me suis engagée à ses côtés en avril 2016 dès la création du mouvement. J’ai traité avec lui de nombreux sujets concernant l’outre-mer, j’ai participé à ses déplacements en outre-mer en décembre. Il est à mon écoute, il est à l’écoute des outre-mer et précisément à celles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

C’est une occasion unique qui se présente à nos deux îles que d’avoir une députée qui siégera dans la majorité présidentielle.

Beaucoup en métropole affirment que le caractère novice de nombreux députés LRM qui pourraient être élus samedi, ralentirait le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Pensez-vous que votre faible expérience en politique sera un handicap ?

Pas du tout ! En étant au sein du comité territorial du tourisme de Saint-Barthélemy, j’ai été aux côtés des politiques avec qui j’ai travaillé. Je veux aussi rappeler que lorsque Daniel Gibbs a été élu en 2012, il était aussi un primo député et a fait ce qu’il avait à faire.

Jacques Hamlet, René Arnell et Marthe Ogoundélé qui comptabilisent à eux trois 2 053 voix, se sont eux aussi inscrits dans la mouvance de La République en Marche. Les avez-vous rencontrés ?

Comme j’étais à Saint-Barthélemy samedi soir, je les ai appelés et leur ai envoyé des SMS pour leur dire que nous pouvions nous rencontrer lundi à Saint-Martin.

En se présentant, ils ont pris des responsabilités politiques et ont défendu les valeurs de la République en marche. Je ne sais pas encore ce qu’ils feront samedi prochain mais je fais entièrement confiance aux électeurs.

Nota bene : l’interview a été réalisée avant que Marthe Ogoundélé appelle à voter pour Claire Javois et René Arnell pour LMR.

Deux femmes sont présentes à ce second tour : quel est votre ressenti ?

Je suis très fière ! Emmanuel Macron a beaucoup insisté sur cette notion de parité, qu’une majorité de femmes fasse partie de la majorité. C’est vrai que beaucoup de femmes se sont engagées à ses côtés.

Le fait qu’il y ait deux femmes aujourd’hui au second tour, doit encourager les jeunes femmes de Saint-Barth et de Saint-Martin à s’engager elles aussi, à avoir confiance en elles et aller de l’avant.

Comment allez-vous séduire les Saint-Martinois qui vous connaissent peu ? Pensez-vous qu’ils puissent voter pour une personne de Saint-Barth ?

Mais je ne suis pas que de Saint-Barth ! J’ai passé toute mon enfance ici à Saint-Martin, j’y ai encore de la famille. Tout le monde me connaît à Free Town et à Quartier d’Orléans. J’ai travaillé pendant dix ans à Saint-Martin, j’ai accompagné des chefs d’entreprise qui réussissent aujourd’hui.

Je ne crois pas qu’il faille se focaliser sur cette question géographique. C’est un argument fallacieux et c’est une erreur. Avant d’être de Saint-Martin ou de Saint-Barthélemy, je suis une îlienne avant tout !

Il faut recentrer le débat sur les compétences et l’efficacité des candidates. Les électeurs doivent avant tout voir qui est la plus compétente pour travailler et représenter nos deux territoires à l’Assemblée nationale. Je défendrai Saint-Barth aussi bien que Saint-Martin et dialoguerai avec les présidents des deux collectivités.

Je l’ai souvent dit lorsque j’étais au comité du tourisme, nous devons être unis. Nous devons considérer nos deux îles ensemble et parler et travailler en tant qu’archipel. Nous devons unir nos forces.

Les électeurs ont voté pour Les Républicains au premier tour de l’élection présidentielle et samedi dernier alors qu’en métropole les Français ont majoritairement soutenu Emmanuel Macron. Comment La République en Marche pourrait-elle inverser la tendance ? Quel pourrait être le bénéfice d’avoir une députée LRM ?

Voter La République en Marche apportera une nouvelle dynamique. C’est une nouvelle façon de faire de la politique, de penser pour faire avancer les choses. L’intérêt, je l’ai déjà dit et le redit, c’est de pouvoir siéger au sein de la majorité présidentielle. Si nous votons LR, c’est être dans l’opposition et prendre le risque de voir nos dossiers refusés. Nous l’avons vu avec la question de la compensation des charges, ce n’est pas le président de la COM qui a fait avancer le dossier, c’est le président François Hollande lorsqu’il est venu.

Si vous êtes élue députée samedi, quel sera le premier dossier sur lequel vous allez travailler ?

Pour Saint-Martin ce sera le dossier du RSA qui pose un vrai problème budgétaire à la COM et pour Saint-Barthélemy, ce sera le dossier de la règle de la résidence fiscale qui pose un problème pour les jeunes qui partent étudier et les retraités qui perçoivent leur pension de métropole.

Mais je veux qu’on travaille tous ensemble. Ce n’est pas à moi de fixer les priorités, cela ne doit pas être «mes» priorités. Nous devons dresser une feuille de route ensemble pour les cinq années à venir. Nous pourrons la rédiger lors des assisses des outre-mer que le président Emmanuel Macron veut prochainement organiser.

Dans un an, nous devrons voir des travaux prioritaires aboutis; c’est un engagement d’Emmanuel Macron.

Estelle Gasnet
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