Les Républicains préparent un «plan Marshall» pour les outre-mer
Les territoires d'outre-mer sont souvent chouchoutés par les politiques à l'approche de l'élection présidentielle. Ministres et membres actifs des différents partis y effectuent des visites régulières les mois précédant l'échéance afin d'amadouer les électeurs qui représentent tout de même près de 2,8 millions suffrages potentiels . Chez Les Républicains (LR), l'exercice de séduction a débuté. Jeudi soir, Daniel Gibbs, député de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy et secrétaire national du comité des outre-mer au sein du parti, a ainsi exposé leurs priorités pour ces territoires.
«Il faut présenter un véritable plan Marshall et cesser de décliner les lois et plans nationaux qui ne sont pas adaptés», conçoit celui qui est chargé, comme ses collègues LR dans les autres collectivités, de présenter les enjeux et les projets nécessaires à son île. «Chaque territoire a ses spécificités. Chacun tire sa force du continent auquel il est rattaché», commente Daniel Gibbs pour qui, les dispositifs de l'Etat doivent ainsi être «adaptés localement». D'où cette ambition pour Les Républicains de rédiger un plan Marshall. Le comité des outre-mer dont l'élu saint-martinois est le secrétaire général et Nicolas Sarkozy le président, doit rendre sa copie d'ici le mois de mars.
Au sein du parti, le développement des territoires doit se faire «sans perfusion financière». «Aujourd'hui, les politiques publiques dépendent des fonds que nous recevons, des fonds de l'Etat et de l'Europe», dénonce Daniel Gibbs. Et concernant ceux de Bruxelles, il déplore que les axes et les priorités qui les constituent ne soient pas en meilleure relation avec les priorités locales. D'où la question que Les Républicains se posent de savoir si «nous avons les moyens de nos politiques». Nul doute à qu'à mesure que l'élection présidentielle se rapproche, ils apporteront des réponses.
Enfin, à Saint-Martin, il est aussi une autre question à se poser : la droite a-t-elle, elle, les moyens de gagner ? Car, pour rappel, sa victoire aux législatives en juin 2012, Daniel Gibbs la doit aux électeurs de Saint-Barthélemy qui avaient voté massivement UMP, à cette époque.