Jean-Marc Mormeck veut «travailler sur l’après» contrat d'insertion des jeunes
«Repousser les échéances». Jean-Marc Mormeck essaie de lutter contre. Il existe en France de nombreuses associations d’insertion qui accueillent des jeunes durant un temps limité mais qui n’offrent pas «d’après» ensuite. «Vous leur donnez beaucoup d’espoir mais après ? », a commenté le délégué interministériel pour l’égalité des jeunes dans les locaux de l’ACED mercredi à matin. «Nous ne faisons que repousser les échéances. Leur situation reste très précaire», considère-t-il. «Qu’est-ce qu’on fait après ? », s’interroge-t-il.
Ces situations, Jean-Marc Mormeck les constatent ici à Saint-Martin mais les a aussi observées ailleurs en outre-mer et en métropole. Il a pris l’exemple d’une association qu’il a récemment visitée en Nouvelle-Calédonie. «Sur dix-huit jeunes femmes qui étaient en insertion, trois ont trouvé un travail mais que deviennent les autres ? », raconte-t-il. Le délégué interministériel estime qu’il faut notamment s’assurer qu’il y ait assez de travail sur l’île, que les formations dispensées soient adaptées aux besoins. «Des jeunes veulent partir ensuite en métropole, c’est bien mais ils n’y ont aucun réseau, aucun contact donc comment vont-ils faire pour trouver un emploi ? » Autre question qu’il pose lorsque l’un des membres de l’ACED explique que des jeunes veulent aller en métropole ou en Guadeloupe.
«Il faut travailler sur l’après», insiste-t-il. Comme solution, Jean-Marc Mormeck suggère la création d’association. «Aux femmes en Nouvelle-Calédonie, j’ai proposé à celles qui n’avaient pas trouvé d’emploi, de se rassembler en une association», explique-t-il. Aux jeunes de l’ACED qui, au bout des deux ans de leur contrat, se retrouveront sans emploi, il essaie de leur donner un nouvel espoir. Regroupés au sein d’une même structure, ils pourront «vendre leurs compétences à des particuliers et ainsi faire gagner de l’argent à leur association». «Ils travaillent ensemble et défendent ensemble leur intérêt. Ils savent pourquoi ils travaillent», conçoit-il. Et de préférer «le savoir faire ensemble» au «savoir vivre ensemble». «Le savoir vivre ensemble c’est hypocrite. Savoir vivre c’est dire bonjour et au revoir à l’autre… Pour moi, l’important est de savoir faire ensemble. C’est le savoir faire ensemble qui permet le savoir vivre ensemble», soutient-il. Le délégué interministériel y croit d’autant plus qu’il «existe une vraie solidarité sur nos îles».
Jean-Marc Mormeck pense que ce type de structure associative peut se créer dans divers domaines, que ce soit les espaces verts, la pêche, le service à la personne, etc. «Il faut s’adapter à ce que l’on vit», souligne-t-il. «Cela peut permettre aussi de lutter contre le travail au noir», ajoute-il. «Chez moi on dit, il vaut mieux gagner un euro tous les jours que 1 000 euros une fois de temps en temps», confie le délégué interministériel.
Enfin, Jean-Marc Mormeck a annoncé qu’il allait travailler avec les conseillers du président de la République sur cette idée d’association qui rassemblerait les jeunes après leur accompagnement par les associations d’insertion. «Nous devons voir comment les aider financièrement, voir comment les aider à payer des salaires au début», déclare-t-il. «Ensuite ces associations peuvent devenir de vraies entreprises», pense le délégué interministériel pour l’égalité des chances.