Mise en place de deux médiathèques mobiles pour faciliter l'accès à la culture dans les quartiers
Le dernier volet du projet Culture pour tous à Saint-Martin vient d’être dévoilé, il s’agit de deux médiathèques mobiles, appelées Ideas Box, mises en place par Bibliothèque sans frontières (BSF).
L’association nationale dont la vocation est «d’apporter la connaissance à ceux qui en sont éloignés» en France et dans le monde, a déjà livré des Ideas Cube ou bibliothèques numériques dans les dix-neuf établissements scolaires publics de la partie française ainsi que 15 000 livres pour refournir les étagères des BCD.
Conçue par le célèbre designer français Philippe Starck comme «un cirque qui se déplace d’un quartier à l’autre», l’Ideas Box est une médiathèque en kit déployable rapidement et n’importe où. Elle se compose de quatre unités ou valises thématiques (cinéma, jeux de société, lecture, multimédias) qui, une fois ouvertes, permettent au public (enfants et adultes) d’avoir accès à des films, livres, jeux, tablettes, etc.
«Les contenus sont adaptés aux territoires. A Saint-Martin, ils ont été sélectionnés en français, anglais, espagnol et créole. Ils renforcent l’existant dans les bibliothèques ou BCD», explique Enora Hamon, responsable Desk à Bibliothèques Sans Frontières.
Les médiathèques mobiles sont principalement à la disposition des associations et des écoles. «Avec ce projet, on peut partager d’un quartier à l’autre, un même plaisir», conçoit Jacques Desproges, président du comité Solidarité Antilles au sein de la Fondation de France.
Samedi dernier, BSF a déjà déployé les Ideas Box à Quartier d’Orléans à la demande des Explorateurs. Des partenariats ont déjà été établis avec des structures comme Cobraced ou Sandy Ground on the Move. Les autres associations intéressées pour faire profiter des Ideas Box à leurs adhérents ou organiser des séances avec les résidents de leur quartier, peuvent en faire la demande. «Les Ideas Box ne s’adressent pas uniquement aux enfants. Nous avons des contenus pour les adultes. Nous avons aussi des ordinateurs que les adultes peuvent utiliser s’ils ont besoin de rédiger un CV ou autre», précise BSF. «Elles doivent aussi être des espaces d’échanges» intergénérationnels », ajoute la préfète.
Le dispositif est géré localement par l’association Cobraced. Elle héberge les box et les amène dans les structures qui la contactent. Pour assurer cette nouvelle mission, elle a recruté quatre adultes relais dont les salaires sont payés à 85 % par l’Etat. «Un poste est encore à pourvoir, deux femmes et un homme ont déjà été recrutés. Nous recherchons une personne de plus de trente ans», précise la préfète Sylvie Feucher.
Une cinquantaine de mètres carrés est nécessaire pour déployer les médiathèques mobiles. La COM met à disposition des écoles en cas de besoin mais BSF souhaite acheter des tentes pour disposer d’un espace de déploiement adaptable dans chaque quartier.
Le projet est né il y a un an à l’initiative de la préfète qui voulait palier le manque d’accès à la culture dans les quartiers. Ayant déjà travaillé avec BSF en métropole, elle a souhaité solliciter l’association pour mener ce projet Culture pour tous à Saint-Martin.
Deux personnes de Bibliothèques sans frontières sont présentes sur l’île durant un an et demi pour former les acteurs des mondes éducatif et associatif qui vont utiliser ces outils. Le montant du projet est de 700 000 euros financés à 80 % par des fonds étatiques et 20 % par la Fondation de France.
Le projet a été inauguré mardi à Marigot en présence de représentants de BSF, de l’Etat, de la Fondation de France, de la COM et de l’Education nationale.