Reprise d'Air Antilles : la COM a-t-elle désormais le pouvoir de baisser les prix des billets ?
Faire en sorte que le territoire de Saint-Martin soit mieux desservi, améliorer la continuité territoriale, telle a été la motivation de la Collectivité qui s’est positionnée pour reprendre la compagnie aérienne à la suite de son placement en liquidation judiciaire. La COM s’est associée au groupe CIPIM dont une filiale, Edeis, exploite l’aéroport de Grand Case, en créant une société d’économie mixte, New Air Antilles. Leur offre a été retenue par le tribunal de commerce de Guadeloupe vendredi dernier.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont approuvé la démarche et espèrent que les prix des billets d’avion vont baisser sous l’impulsion de la COM de Saint-Martin qui est actionnaire à 60 % de la SEM.
La question avait été soulevée lors du conseil territorial consacré à la création de la société d’économie mixte, le 20 septembre. En effet, le conseiller territorial de l’opposition, Philippe Philidor, a relevé une remarque de l’avocat Laurent Cotret qui a accompagné la Collectivité dans sa démarche de reprise de la compagnie aérienne, concernant le sujet.
Pour justifier l’intérêt économique de cette reprise, le conseil a listé les principaux arguments aux élus du conseil territorial, notamment «les trois lignes rentables d’Air Antilles » que sont Pointe-à-Pitre/Saint-Barth, Pointe-à-Pitre/Fort de France et Pointe-à-Pitre/Grand Case. Et de préciser : ces lignes sont rentables car la compagnie «a monté les prix au cours des dernières années afin de répercuter la hausse du prix du carburant».
Cela signifie-t-il que, sans hausse récente des prix, la compagnie aurait perdu de l’argent ? La nouvelle SEM sera-t-elle en capacité financière de réviser à la baisse des prix ? C’est en substance ce que Philippe Philidor a demandé à Alain Richardson qui présidait la séance plénière en l’absence de Louis Mussington et à l’avocat.Actionnaire majoritaire de la SEM, la COM pourra se «prémunir d’une éventuelle [nouvelle] hausse des prix » et pourra répercuter la baisse les prix des carburants quand celle-ci aura lieu, a répondu Laurent Cotret.
Quant à Alain Richardson, il s’est montré confiant. «Tout citoyen sait que la question de la rentabilité économique est une question centrale pour une entreprise », a-t-il confié. «La volonté d’avoir des prix bas ne s’oppose pas à la volonté du juste prix et le juste prix, c’est ce qui permet la rentabilité », a-t-il ajouté.