Protection des tortues marines : la Réserve naturelle cherche des volontaires pour la saison des pontes

« La trêve hivernale touche à sa fin et la saison de ponte des tortues marines 2017 pointe à l'horizon » pouvait-on lire sur la page Facebook de la Réserve naturelle le 13 février dernier. « Les tortues marines font partie de l’héritage environnemental unique de l’île de Saint Martin. Elles contribuent à définir son identité écologique, mais participent également à la qualité de son cadre de vie et soutiennent une part relative de l’économie locale au travers de l’écotourisme » fait observer Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique de la Réserve.

Entre mars et octobre, les tortues marines (verte, luth, imbriquée, caouane et olivâtre) viennent pondre la nuit sur les plages de Saint-Martin et des îles environnantes. Mais pour venir enterrer leurs œufs dans le sable, elles ont besoin de tranquillité (ni bruit ni lumière). Toute source de dérangement lors de la saison de ponte peut pousser ces reptiles protégés à faire demi-tour, menaçant par la même occasion la survie de leur espèce.

La Réserve assure un suivi des pontes depuis 2009 avec l'aide d'éco-volontaires, chargés de relever les traces laissées par les tortues dans le sable lorsqu'elles viennent déposer leurs oeufs sur les plages. La première réunion des éco-volontaires 2017 se tenait vendredi 24 février à 18h30 dans la salle du restaurant Le Calypso à Anse Marcel. L’objectif était d’échanger sur le thème des tortues marines, de restituer les résultats de la campagne 2016 et de planifier la suivante.

En 2016, la Réserve et les volontaires ont effectué 376* patrouilles au total - contre 645 en 2015 - dont près de la moitié à Baie Blanche et au Lagon. (Le reste à Coralita et Baie aux prunes, puis Petites cayes, le Galion et Baie longue, et enfin quelques-unes à Baie rouge, Grand Case, et Grandes cayes.) Ont ainsi été découvertes 233 traces de ponte – contre 318 en 2015 et 249 en 2014 – dont plus de la moitié à Baie longue, puis à Baie blanche, Baie aux prunes et au Lagon.

Depuis 2009, la Réserve effectue également un suivi des échouages et des prélèvements ADN. En 2015 l’opération Sea Tag lui a permis d’étudier les tortues en alimentation. Tandis qu’en 2016 l’accent a été mis sur la sensibilisation des scolaires et du grand public. 2017 s’annonce comme une année de transition.

Le réseau régional Tortues Marines se réorganise à l’occasion de la réécriture du Plan National d’Action qui définit les objectifs, les actions et les allocations de financements pour les Antilles françaises. « L’Office National des Forets s’est proposé pour prendre le relais de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage pour la coordination du réseau. Cette transition s’accompagne de contraintes administratives interdisant temporairement les agents de la Réserve Naturelle de Saint Martin d’intervenir sur les échouages au niveau local, comme ce fut le cas il y a deux semaines à la Baie Orientale. Ceux sont donc les services techniques de la Collectivité qui prennent le relais, le temps que les autorisations administratives soient renouvelées», explique Julien Chalifour.

En attendant la reprise de la coordination régionale, la plupart des actions de recherche et de production de connaissances sont en stand by. Toutefois, les scientifiques de la Réserve discutent ou démarrent déjà de nouveaux travaux en collaboration avec des chercheurs extérieurs.  Quant au suivi des pontes, « notre stratégie est de nous focaliser en priorité sur les sites les plus productifs : Terres Basses et Tintamare. Nous allons donc essayer d’accentuer la fréquence des patrouilles sur ces sites pouvant accueillir une quinzaine de pontes par semaine, alors que d’autres le font à peine sur l’année».

* Pour plus d’informations sur la protection des tortues marines et les démarches à suivre pour devenir volontaire, consultez la présentation faite aux éco-volontaires vendredi 24 février

Droits photos et diapos : Réserve naturelle de Saint-Martin