05.04.2017

Des élèves de CAP aident la friperie du Manteau

Treize élèves de CAP vente et leur professeur ont travaillé bénévolement pendant un mois à la friperie du Manteau.

Pendant un mois, la seconde CAP employé de vente spécialisée du lycée professionnel a trié, classé par tailles et prix, rangé et réapprovisionné les rayons de la friperie du Manteau. Cécile Vargas, professeur d’éco gestion option commerce et vente au LPO connaissait peu l’association et a d’emblée été très intéressée par ce projet de friperie qu’elle a découvert dans la presse.

« En tant que lycée professionnel notre but est d’installer nos élèves dans le milieu économique » avance-t-elle. C’est pourquoi elle a proposé à Audrey Gil, la directrice du Manteau, que ces treize élèves qui sont dans une année de découverte du métier viennent donner un coup de main. « Nous avons travaillé en amont pour définir les compétences attendues en fonction des besoins, et avons créé affiches et flyers que nous avons distribués dans tous les établissements du second degré » précise l’enseignante.

Les lundis après-midi, toute la classe était présente pour trier et ranger, tandis que le mercredi matin, aux horaires d’ouverture de la boutique, les élèves sont venus par groupes de quatre pour vendre et travailler sur l’accueil des clients. Ils ont ainsi appris à identifier les besoins des clients et à rechercher les produits.

A la fin de la semaine ils seront en vacances et partiront en stage à la rentrée, c’est pourquoi ils ne peuvent poursuivre leur activité au sein de la boutique. Au grand regret de la directrice à qui ils vont manquer : « Ça aurait été sympa qu’ils continuent toute l’année ».

« A la différence du stage, ici je travaille avec eux et peux pointer les éléments qu’il faut retravailler en cours. C’est une expérience qu’on partage ensemble. Elle est enrichissante pour moi en tant qu’enseignante. Et pour eux aussi j’espère» confie Cécile Vargas qui les a dix heures par semaine.

Ils semblent en tout cas avoir bien pris leurs marques quand on les voit s’affairer dans la boutique ce lundi 3 avril. L’une d’entre eux pourtant pas très intéressée par la vente y trouve tout de même son intérêt : « c’est plus concret que les cours ». Les autres sont beaucoup plus enthousiastes : « nous qui aimons la vente, cela nous entraîne à mieux nous occuper des clients ». L’un des garçons est particulièrement fier parce qu’ils ont « beaucoup vendu » - ce que confirme la directrice du Manteau. Il explique ce succès par le fait d’avoir « accompagné les clients et d’avoir fait des affiches ».

En plus d’approfondir leur connaissance du métier, travailler à la friperie constitue leur première expérience de bénévolat. « Beaucoup ont dit que cela ne les dérangerait pas de continuer à venir aider de temps en temps » rapporte l’enseignante qui a prévu elle aussi de revenir malgré son emploi du temps chargé. « J’ai même pensé à associer d’autres classes » révèle-t-elle. Si le public précaire du Manteau a attisé leur curiosité le premier jour, ils se sont vite habitués. « Ce sont des gens normaux comme nous » commentent-ils. Audrey Gil insiste : « il ne faut pas que les gens aient peur de venir ici ».

Fanny Fontan