Il avait été accusé de vendre du cannabis
Il est assis sur une chaise avec des connaissances à Sandy Ground lorsque les gendarmes, alors en patrouille, arrivent. Ces derniers lui demandent son identité mais il n’a pas ses papiers sur lui. Ils vont trouver sur lui 1 400 euros en liquide, glissés sans sa sacoche en bandoulière. Il explique qu’il voulait aller à La Poste faire un virement pour la mère de son enfant en métropole mais qu’il y avait trop monde. Il a aussi expliqué qu’il recherchait un logement à Sandy Ground et qu’il voulait montrer au propriétaire qu’il était en mesure de payer.
Les gendarmes croient difficilement à ses histoires car ils trouvent également des produits stupéfiants autour de lui. Des sachets de cannabis sont découverts cachés dans la roue d’une voiture garée tout près, puis d’autres sous la chaise sur laquelle est assis son ami.
Lui et son ami sont amenés à la gendarmerie pour y être entendus mais il sera le seul à être poursuivi. Il a ainsi comparu devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour notamment détention et vente de produits stupéfiants. Il a avoué être consommateur de cannabis mais a continué à nier à la barre se livrer à un trafic.
Son avocate a démontré qu’il était trop facile d’accuser son client de trafic de drogue au seul prétexte qu’il avait une grosse somme d’argent sur lui et qu’il se trouvait dans un endroit réputé pour le deal de rue à Sandy Ground. «Rien ne prouve que cet argent vient du trafic de drogue», a répété maître Lacassagne. «Si mon client avait quelque chose à se reprocher, il serait parti en voyant les gendarmes arriver. C’est d’ailleurs ce que vous dites à chaque fois aux prévenus : pourquoi vous êtes partis si vous n’avez rien à vous reprocher ! Ce jour-ci, mon client, lui, il est resté », commente l’avocate. Et de préciser que les 1400 euros de son client provenaient de son travail. «C’est vrai que c’est une grosse somme d’argent mais il a l’habitude d’effectuer des retraits au distributeur», fait-elle remarquer en montrant de récents relevés bancaires.
Autre élément qui a conduit à la mise en cause de cet homme de trente ans dans cette affaire est la nature du sachet plastique. Le sachet dans lequel se trouvait son argent est identique à ceux dans lesquels a été trouvé le cannabis. «Les liserés de trois couleurs sont identiques», a noté le parquet. «Ces sachets sont des sachets de congélation et nous avons tous les mêmes. Ce sont ces sachets par exemple que nous utilisons quand nous prenons l’avion pour mettre nos produits. Nous ne sommes pas tous pour autant des dealers», a répondu l’avocate.
Après en avoir délibéré, le tribunal a relaxé le jeune homme.