Une expédition scientifique pour mieux connaître les sargasses
La dernière image de surveillance satellitaire effectuée par le bureau d’étude Nova Blue datée du 23 juin dernier détecte une présence très forte de sargasses au nord et au sud-est de la Guadeloupe. « Les perturbations météorologiques en cours rendent les prévisions sur les sites d’échouages hasardeuses. Toutefois, le risque d’échouage est fort pour les prochains jours en Guadeloupe, dans ses dépendances et dans les îles du nord. » est-il indiqué.
A Saint-Martin, c’est la collectivité qui est en charge de la gestion des sargasses. Anne-Marie Bouillé, directrice de l’environnement, assure la gestion des ramassages de sargasses en relation avec la brigade verte du Centre Symphorien d'insertion. Elle effectue également le suivi des tonnages ramassés sur le domaine public de Saint-Martin : 938 tonnes en 2015, 728 en 2016 et 278 depuis janvier 2017.
Même si leur poids est bien moindre une fois séchées, les algues brunes qui s'échouent massivement sur les plages des Antilles constituent tout de même un véritable fléau. D’autant plus que leur prolifération dans la région depuis 2011 reste encore inexpliquée. Si l’analyse des images satellite a permis de reconstituer leur parcours depuis l’Atlantique, en face de l’embouchure de l’Amazone, l’identification précise de ces espèces de Sargasses n’est pas connue, tout comme les causes de ces proliférations en dehors de l’ancienne Mer des sargasses restent hypothétiques.
C’est pourquoi la communauté scientifique française a décidé de se mobiliser. Depuis le 19 juin et jusqu’au 13 juillet 2017, des chercheurs de l’Institut méditerranéen d’océanologie (MIO), basé à Marseille, conduisent l’expédition « Sargasses » à bord de l’ANTEA, navire océanographique de l’IRD. Ils sont partis de Cayenne le 19 juin pour un périple en mer de 25 jours entre la Guyane, les Antilles et la mer des Sargasses. Cette expédition, soutenue par la Flotte océanographique française, l’IRD et le CNRS-INSU, a pour but de déterminer l’origine des algues sargasses qui s’échouent régulièrement sur les côtes antillaises et de déterminer les mécanismes physico-chimiques et biologiques qui favorisent leur prolifération.
« Lors de cette campagne océanographique, un important échantillonnage de la faune et de la flore associées aux « radeaux de sargasses » sera effectué, notamment en plongée sous-marine. Des chercheurs et enseignants-chercheurs de l’IRD, d’Aix-Marseille Université, de l’Université des Antilles, de l’Université de Bretagne occidentale et du Groupe d’étude et de protection des oiseaux (GEPOG) participeront à cette expédition. » peut-on lire dans un communiqué. En attendant leur retour, le grand public peut suivre l’avancée de l’expédition sur Twitter, Facebook ou directement sur le site internet de MIO.
Photo 1 : échouage de sargasses à la Baie Lucas en mai 2017 (crédits photos CSI)
Photo 2 : capture d'écran couverture Facebook "Expédition Sargasses"