Centre de thalasso : le projet de la Semsamar et de Serge Blanco échappe à Saint-Martin

La Semsamar souhaite participer «à un projet d’envergure pour la région Guadeloupe», à savoir l’implantation d’un centre de thalassothérapie sur le site de l’ancien hôtel Copatel au Moule. Elle a déjà acquis le foncier, soit sept hectares. Ce sera le premier centre de thalasso des Antilles. Il générera au moins 230 emplois et accueillera 200 clients par jour selon les études de marché. La Semsamar souhaite créer une filiale pour le portage de cet investissement ; une autre entreprise pour l’exploitation de l’établissement sera créée par la suite. Elle a trouvé un partenaire, «un investisseur reconnu qui saura lui apporter sa technicité » en les personnes de Serge Blanco et Robert Adlay.

La Sem veut être actionnaire de la « Foncière Hôtel thalasso & Spa Serge Blanco Moule » à hauteur de 49 % et le binôme Serge Blanco/Robert Adlay détiendrait les 51 %.

Pour pouvoir prendre des parts dans cette foncière, la Semsamar doit demander à ses actionnaires – la COM étant le principal - de valider cette décision actée par le conseil d’administration le 12 mai dernier. Le projet a ainsi été présenté aux élus de Saint-Martin en séance plénière du conseil territorial le 29 juin. Et il a suscité un large débat. Il s’est notamment agi de s’assurer de la viabilité du projet et de savoir pourquoi il est porté en Guadeloupe et non pas à Saint-Martin.

Jules Charville, conseiller territorial, a d’abord émis des doutes sur les capacités de Serge Blanco, actionnaire avec Robert Alday à hauteur de 51 % en s’appuyant sur des articles de presse relatant l’implication de Monsieur Blanco dans des affaires de justice.

Bernadette Davis s’est elle interrogée sur le choix de l’île de la Guadeloupe. Pour elle, le meilleur site pour implanter ce type d’établissement est Saint-Martin. Elle déplore ainsi que la Semsamar développe (encore) un nouveau projet ailleurs que sur le territoire où elle est née en 1985. «Je rappelle qu’elle a été créée pour le développement de Saint-Martin… J’ai ainsi un problème», a-t-elle commenté. Bernadette Davis a déclaré être «personnellement opposé à ce projet».

Le nouveau président du conseil d’administration de la Sem, Yawo Nyuiadzi, a dit «partager l’avis» de Madame Davis mais estime ne pas avoir le choix que de devoir l’accompagner aujourd’hui dans la mesure où il a été acté lors de la précédente mandature. Tout en précisant que la Semsamar devra aussi conduire des projets à Saint Martin.

Pour sa défense, Patrick Désiré, directeur administratif et financier, a répliqué que la Semsamar menait aussi des projets à Saint-Martin et a surtout précisé, au sujet du centre de thalasso, que «Monsieur Serge Blanco était allé en Guadeloupe, en Martinique et aussi à Saint-Martin. (… ) On fait visiter les terrains aux différents investisseurs et il s’est trouvé que Serge blanco que le Moule était un endroit intéressant ».

Le président Gibbs a confirmé que Serge Blanco était venu à Saint-Martin visiter un terrain à l’Anse Marcel pour implanter ce projet mais que «les élus de l’époque n’ont pas voulu aller plus loin. Il n’y a pas eu de velléités spéciales ce qui a fait que l’investisseur, Serge Blanco, aille en Guadeloupe ». «Dans le monde des affaires, dans le monde du développement, on n’attend pas. Il a eu une opportunité en Guadeloupe, le train est passé, il a été là-bas», convient-il tout en assurant qu’il saura saisir la prochaine opportunité pour Saint-Martin.

Au final, la majorité a voté à l’unanimité la prise de participation de la Semsamar dans la foncière à hauteur de 49 %, Alain Richardson a voté contre, Louis Mussington, Bernadette Davis et Jules Charville se sont eux abstenus.