Jean-Paul Fischer : «Nous avons longtemps eu le sentiment d’être un gadget»

Souvent, Initiative Saint Martin Active s’est sentie un peu seule dans ses actions visant à créer des emplois et donc à lutter contre le chômage. La quasi totalité des porteurs de projet décide de se lancer dans l’aventure de l’entreprise pour créer leur propre emploi grâce au microcrédit. Localement, Initiative Saint Martin Active est l’unique structure proposant ce type de financement. Elle permet chaque année la création ou le maintien de quelque 125 emplois et la création de soixante-dix entreprises.

Elle met en place de nombreuses actions pour susciter l’envie, motiver les Saint-Martinois à s’investir. Elle ne vit qu’avec des subventions de ses partenaires (Caisse des dépôts, banques, État, Europe, COM) qu’elle invite à chacune de ses manifestations. Et force est de constater que certains ont parfois manqué à l’appel. Du moins ne se sont pas manifesté de manière dynamique. Une attitude que le président de l’association, Jean-Paul Fischer, n’a jamais manqué de souligner. Nombreux ont été les piques envoyés à la collectivité lors de conférences de presse ou autres événements.

Lundi lors de la conférence organisée pour lancer My Quartier, My Business, Jean-Paul Fischer a tenu à reprendre la parole pour, cette fois-ci, remercier le président Daniel Gibbs qui venait d’assurer du soutien de la COM à Initiative Saint Martin Active. «Nous avons eu longtemps le sentiment d’être un gadget», a confié Monsieur Fischer qui regrettait qu’aucun politique n’avait compris que lutter contre le chômage était «une œuvre collective».

Daniel Gibbs a reconnu le travail et l’efficacité d’Initiative Saint Martin Active et surtout a positionné la COM comme un partenaire dans ce domaine de l’emploi et de l’entrepreneuriat. Il préfère soutenir l’association que d’initier des actions similaires. «Quand un travail est bien fait, il faut le reconnaître et le dire… Cela ne sert rien de vouloir doubler les compétences. Nous serons à vos côtés», conçoit-il. Daniel Gibbs a ainsi annoncé qu’il demandera au conseil exécutif qui doit se réunir la semaine prochaine, de voter une dotation à hauteur de 35 000 euros pour couvrir des besoins qui devaient l’être par des fonds européens. En plus de celle de 15 000 euros déjà accordée.

Le développement économique est l’une des priorités du nouveau président. «La volonté d’entreprendre est assez forte à Saint-Martin. Créer son entreprise permet de participer à la vie du territoire, ce qui est important», a commenté Daniel Gibbs.

«L’emploi doit en effet être une cause territoriale», admet également la préfète déléguée pour qui tous les partenaires doivent être unis. Elle a ainsi rappelé l’objectif du Contrat de ville signé en décembre 2015 qui présente des actions communes pour lutter contre le chômage à Quartier d’Orléans et Sandy Ground, identifiés comme quartiers prioritaires. Selon Pôle Emploi, environ 500 emplois potentiels ont été estimés dans ces deux secteurs.

«Les habitants de ces quartiers cumulent des indices de pauvreté, de difficultés économiques, sociales, d’éducation, etc. et nous devons mettre en place des actions pour les aider. Mais comment devons-nous faire pour aller vers cette population qui ne fréquente pas Pôle Emploi ? », commente la préfète qui a trouvé sa réponse dans l’opération My Quartier, My Business d’Initiative Saint Martin Active ; opération que l’État soutient financièrement. «C’est l’emploi qui crée de la richesse, qui permet d’appartenir à un collectif, à un territoire, à une communauté », admet Anne Laubiès.