Ecole Freinet : la direction justifie les licenciements
Comme annoncé ce week-end sur les réseaux sociaux, le collectif Frenet qui réunissait trois personnes, a manifesté ce mardi 29 août au matin devant l’école Victor Schoelcher, impasse Augustin Baker à Concordia. Les deux instituteurs et la secrétaire de l’école Freinet, qui composaient ce cortège restreint, réclament leurs salaires. «Je me bats pour faire valoir mes droits et ceux de mes collègues, même si on n’est plus que trois ou quatre» avance Maxime Gilbert, instituteur en CM1-CM2 au sein de l’école Freinet depuis novembre 2016, qui se plaint de ne pas avoir été payé en juillet et en août.
De son côté, Annick Héritier, présidente de l’Association qui gère les deux établissements, affirme avoir versé tous les salaires aux sept employés restants. Elle considère que les trois manifestants ne font plus partie de l’effectif, deux licenciés pour « faute grave », et le dernier par rupture de sa période d’essai.
Annick Héritier précise encore avoir licencié les deux manifestantes en mai et en juin derniers. La première, institutrice, pour « incompétence et tenue vestimentaire inadaptée » ; la seconde, secrétaire, pour « insuffisance professionnelle ». Quant à Maxime Gilbert, sa période d’essai a été interrompue le 24 août dernier par lettre recommandée : «Je ne l’ai pas vu à son poste de travail depuis le mois de février, se justifie la présidente. J’estime que l’Association n’a donc pas le devoir de le rémunérer pour une période d’essai incomplète». L’instituteur était en congés maladie entre les mois de mars et juin. La masse salariale est donc passée de dix à sept personnes, Jean et Annick Héritier étant bénévoles.
Annick Héritier reconnait avoir eu des difficultés de trésorerie au début du mois d’août, qui l’ont contrainte à verser les salaires de juillet avec quelques jours de retard. «À notre retour de vacances, dit-elle, nous avons constaté que nous n’avions pas perçu les aides de l’État qui nous permettaient de payer les salaires parce que le vice-procureur a suspendu le 13 juillet le versement des aides, sans respect du contradictoire ni de la présomption d’innocence».
Selon nos sources, en effet, une enquête préliminaire a été ouverte pour des faits de fraude relatifs aux contrats aidés. L’Association est suspectée d’avoir indiqué que certains de ses salariés étaient domiciliés dans des quartiers prioritaires pour pouvoir bénéficier des aides. Annick Héritier s’en défend et dit être capable de produire les dits contrats signés par Pôle Emploi. Le parquet nous a confirmé le déroulement d’une enquête, mais celle-ci étant en cours, s’est refusé à tout commentaire.
Enfin, Annick Héritier ne comprend pas pourquoi elle n’est toujours pas auditionnée alors que, selon elle, tous les salariés ainsi que certains parents d’élèves l’ont été ces dernières semaines. Elle aimerait pouvoir donner sa version des faits à la justice. Quoi qu’il en soit, elle l’assure : « les Ecoles Freinet et Schoelcher seront bien ouvertes le 4 septembre ».
Frenet ou Freinet ?
Suite à notre article paru lundi 28 août dans lequel nous affirmions que le nom de l’école Frenet ne prenait pas de « i » car elle n’était pas adhérente à l’association rassemblant toutes les écoles qui appliquent la pédagogie Freinet, Jean et Annick Héritier ont tenu à apporter la précision suivante : «c’est une faute de plume de l’administration au moment de la déclaration de notre association, et nous n’avons pas souhaité la corriger car cela nous aurait demandé trop de temps et d’argent ».
Commentaires
Certes, faute de plume donc.
Certes, faute de plume donc.
Mais bon, adhérent ou pas adhérent à l'association des écoles .. FREINET avec un i ?