Un succès mitigé pour la zone bleue
Depuis la mise en place de la zone bleue en centre-ville de Marigot le 1er juin dernier, il est facile de trouver une place pour se garer, que ce soit sur le front de mer, rue du Général de Gaulle ou rue de la Liberté. «Maintenant, le matin il y a toujours des places disponibles», constate en effet Yann Lecam, président de l’Association des Commerçants de Marigot. Les nombreux commerçants qui étaient auparavant préoccupés par le manque de places sont rassurés. «Les clients ont plus de facilité à stationner», commente une responsable boutique. «Avant la mise en place du dispositif, les clients me disaient, 'nous passons devant ta vitrine mais nous ne pouvons pas nous arrêter car il n’y a pas de places'», confie-t-elle.
UN TEMPS DE STATIONNEMENT TROP COURT
Néanmoins la zone bleue essuie des critiques de la part des commerçants mais aussi de la part des usagers. La première concerne la durée d’autorisation de stationnement. «Lorsque je viens à Marigot, je trouve en effet à me garer rapidement. Mais le problème est, par exemple, lorsque je vais chez le dentiste ou chez le médecin sans rendez-vous et que je dois rester deux heures sans la salle d’attente… Je ne vais pas redescendre et risquer de perdre ma place chez le médecin pour bouger de place ma voiture ou changer le disque», fait remarquer Philippe. De même il est compliqué de faire une course en fin de matinée et ensuite d’aller déjeuner sans avoir à ruser pour changer l’horaire de son disque. «Il faudrait minimum deux heures, deux heures et demie», considère Yann Lecam.
La seconde critique est la date de mise en place. Si le système est jugé être une «bonne initiative», il a été mis en place trop tard dans l’année. Aussi l’objectif de la mesure prise par les élus, à savoir accroître la fréquentation des chalands dans les rues et dans les boutiques, n’est-il pas encore atteint selon un certain nombre de responsables que nous avons pu interroger. «Ce système est bien dans une grande ville mais pas à Marigot», estime une commerçante qui a en outre observé une baisse de fréquentation des résidents de la partie hollandaise. «Je connais beaucoup de personnes qui vivent dans la partie hollandaise et qui ne viennent plus à cause de ce système» explique-t-elle. «Marigot se désertifie, les gens vont ailleurs.»
MANQUE DE SIGNALISATION
D’autres arguments sont mis en avant pour expliquer le faible succès de la zone bleue, comme le manque de signalisation. «Elle n’est pas suffisamment visible. Les marquages au sol disparaissent avec le temps, il faudrait des panneaux explicatifs à l’entrée de Marigot», poursuite la commerçante. Enfin, la navette gratuite assurant les liaisons entre le parking de Galisbay et le front de mer reste elle aussi peu utilisée. «Il y a plus de passagers qu’au début, surtout le matin et le soir», a pu constater Raphaël, le chauffeur. On peut ainsi s’interroger sur le lieu où se garent désormais les personnes qui stationnaient avant en centre-ville.