Le Conservatoire du littoral lance un diagnostic écologique des étangs
Etablir un diagnostic écologique post-cyclonique des étangs. Telle est la mission de Mélanie Herteman, écologue, pour le Conservatoire du littoral. Basée en Martinique, la scientifique était à Saint-Martin la semaine dernière et reviendra du 14 au 18 mai pour une deuxième semaine d’observations sur le terrain.
Les quatorze étangs de Saint-Martin ne lui sont pas inconnus. Depuis 2010, c’est la cinquième fois que l’écologue vient sur l’île afin de les étudier. Un avantage certain pour comparer les données récoltées cette année, après Irma, à celles des années précédentes. Cette fois, elle se concentrera sur l’étang de la barrière, aux poissons, les salines d’Orient, l’étang de l’aéroport, du cimetière de Grand Case, de Chevrise, la Baie Lucas ainsi que l'îlet Pinel.
Au rythme d’un site par jour, Mélanie Herteman doit observer les abords des étangs impactés par les déchets ainsi qu’évaluer les dégâts sur la végétation pour dresser une cartographie. Elle note également la présence (ou l’absence) de populations animales, comme les crabes ou les oiseaux, révélatrice de la santé de l’écosystème. Equipée d’une sonde, elle effectue par ailleurs des relevés physico-chimiques afin de mesurer la salinité, l’oxygénation et la température de l’eau. Elle rédigera ensuite des fiches qui résumeront les priorités de chaque site et ses recommandations (à faire/à éviter) pour les préserver.
« Il y a des endroits qui mettront des années à se réhabiliter comme l’étang aux poissons dont la mangrove est détruite à 70% » avance-t-elle lors d’un point presse matinal sur la plage du Galion organisé mercredi 25 avril par le Conservatoire du littoral. Elle embarque ensuite accompagnée d’ Anne-Marie Bouillé, chargée de mission au Conservatoire du Littoral (C.L), sur un kayak afin d’effectuer son diagnostic des Salines d’orient. A sa prochaine, visite, elle se concentrera sur les exutoires (parties où les étangs rejoignent la mer). Irma en a en effet fermé certains et ouvert d’autres. Les salines d’Orient sont depuis constamment reliées à la mer, ce qui favorise l’oxygénation de l’étang.
Le travail de la scientifique vient compléter celui déjà réalisé par le Conservatoire national du littoral. Celui-ci avait fait appel à un professionnel pour réaliser un survol en drones des sites dont il a la charge afin de mesurer l’impact du passage d’Irma.
Depuis septembre, agents de la Réserve et bénévoles se sont relayés pour ramasser les centaines de projectiles et déchets en tous genres qui encombraient les plages. « Le Conservatoire a déjà fait nettoyer les restes du Galion et une partie au niveau du centre équestre » rappelle Anne-Marie Bouillé. Elle annonce par ailleurs être sur le point de lancer un appel d’offres pour compléter le nettoyage des sites qui appartiennent au C.L. L’agence française pour la biodiversité aidera le Conservatoire pour le financement de cette opération à hauteur de 80%.
« Il reste encore beaucoup de morceaux de tissu et poches en plastique » autour des étangs. Nous travaillons avec la Fondation de France et les associations d’insertion » ajoute-t-elle. L’idée est que les jeunes en insertion ne soient pas seulement chargés des finitions du nettoyage mais également de la mise en plantation puis de la replantation de végétaux. Enfin, une centaine de scouts doit débarquer cet été afin de prêter main forte pour finir le nettoyage des sites. Certains devraient camper au Galion.
« Le site du Galion et l’étang de la barrière sont nos priorités » confie Anne-Marie Bouillé. Pour Mélanie Hertman, l’étang de la barrière était déjà en mauvais état avant Irma : « mais si on s’applique à une gestion durable, ça peut vite repartir ». Quant au site du Galion (ou baie de l’embouchure), le Conservatoire du littoral et la Réserve naturelle ont prévu à terme de réaménager le site : parking, restaurant, promenades à cheval ou en kayak, terrain de beach volley, aire de jeux pour les enfants…
Commentaires
Enfin une personne qui fait
Enfin une personne qui fait quelque chose au conservatoire...
ouf!
Celui-ci laisse les mangroves dans un état déplorable, il n'y a pas de besoin de diagnostique pour savoir que les employés du conservatoire n'ont rien fait pour le soigner depuis IRMA.
Mais qui et où sont-ils donc?
Et qui paie quoi?????