Aire marine éducative : un projet éco-citoyen porté par une classe de CM1
« Une aire marine éducative (AME) est une zone maritime littorale de petite taille gérée de manière participative par les élèves » définit Daniela, présidente de l’AME du Galion.
Elève en CM1 à l’école Clair Saint-Maximin de Quartier d’Orléans, elle présentait avec ses camarades, sous la supervision de leur maîtresse Jessica Sabas, le bilan des observations de la classe, dans la salle de délibérations du conseil territorial jeudi 3 mai pour leur tout premier Conseil de la Mer.
Né dans les Marquises en 2012, le principe de l’AME a été déployé sur l’ensemble du territoire français en 2017-2018. A Saint-Martin, ce projet pédagogique éco-citoyen s’inscrit dans la continuité de celui des Sentinelles en 2016, où les CM1 de Clair St-Maximin et les 5èmes du collège de Quartier d’Orléans avaient choisi de protéger le Galion. Le site du Galion est justement celui que leur maîtresse a inscrit comme AME en juin 2017. « L’idée est de motiver les enfants et de leur faire connaître leur patrimoine naturel et culturel » explique Jessica Sabas. Les 17 élèves de sa classe de CM1 sont ainsi amenés à effectuer des études de terrain et à solliciter l’expertise non seulement de l’école, mais aussi de professionnels de l’environnement.
A la fin de chaque partie de leur exposé, les élèves ont ainsi posé une question aux professionnels venus les écouter : Michel Sanz, IA-DAASEN, Pascal-Alix Laborde, du pôle environnement de la COM, Franck Roncuzzi Responsable du pôle « Police de la Nature, administration et logistique de la Réserve naturelle, Vincent Oliva responsable du pôle éducation à l’environnement à la Réserve naturelle, Jean-Luc Elice et Evelyne Doressamy, chargés de mission au service de l’éducation, respectivement pour les Sciences et l’EEDD (Education à l'environnement et au développement durable), et au numérique.
La première priorité de la classe (aidée par les membres de l’USEP Tigres d’Orléans) a été de nettoyer la plage des débris conséquents au passage d’Irma. Ce qui les a amenés à demander : « pourquoi n’y a-t-il pas de poubelle au Galion ? ». Pascale Alix Laborde leur a expliqué qu’il fallait informer son service au préalable afin qu’il leur mette une benne à disposition. Vincent Oliva a quant à lui déclaré que compte tenu des difficultés à organiser le ramassage des poubelles sur le site, il fallait que chacun des usagers reparte avec ses déchets. Michel Sanz a proposé que les élèves réalisent des panneaux pour sensibiliser la population à l’importance de ne laisser ses poubelles sur place.
Les élèves ont par ailleurs fait part de leur constat : beaucoup d’animaux ont disparu. Et cherché à savoir comment les aider. « Peut-on leur donner à manger ? » ont-ils demandé. « Surtout pas ! Ils se nourrissent tous seuls dans la nature » à répondu la Réserve naturelle. « Depuis Irma, les habitats ont beaucoup changé. La mangrove a énormément souffert. Il faut essayer d’aider l’habitat à reprendre vie en débarrassant les déchets avant que la nature reprenne le dessus, afin de ne pas avoir à la détruire à nouveau pour les ramasser » a indiqué Vincent Oliva.
Parmi les différents projets de l’AME, les élèves ont exposé leur souhait d’organiser une course d’orientation baptisée « TER’A’MER » à la découverte du site et de ses écosystèmes (course à pied, kayak, snorkeling). Ce à quoi l’ensemble de l’auditoire a donné un avis favorable, tant que cela n’entraîne pas une sur-fréquentation du site.
Enfin, la classe de CM1 a fait part de son désir de fabriquer une sculpture en plastique (une tortue géante ?) avec des matériaux de recyclage en collaboration avec des artistes locaux afin de mettre en valeur les déchets trouvés sur la plage. Les élèves ont aussi évoqué leurs autres projets : attestation de savoir nager et premiers secours, livre numérique sur la prévention des risques majeurs, échange avec l’AME de Saint-Barthélemy, création d’un site internet de l’AME de Saint-Martin… Chaque année, ils passeront le relais aux nouveaux CM1. « On se fixe jusqu’en 2020 pour avancer sur ces priorités » a conclu, Jessica Sabas, surnommée « Madame Projet ».