06.06.2018

Les élèves de Saint-Martin se sentent-ils prêts pour le bac ?

Les lycéens interrogés sont partagés. Certains se sentent plus prêts que d’autres. La seule certitude c’est qu’il leur a fallu redoubler d’efforts cette année pour rattraper les deux mois durant lesquels ils n’ont pas eu cours.

Suite au passage d’Irma, à Saint-Martin, la rentrée scolaire a été reportée à la fin des vacances de la Toussaint. Les lycéens ont donc eu deux mois de cours en moins. Malgré des heures supplémentaires mises en place pendant les vacances ou les heures libres, syndicats d’enseignants et de parents d’élèves craignent que le retard accumulé n’ait pas pu être récupéré. Mais qu’en pensent les élèves ? Se sentent-ils prêts pour leurs examens ?

Sur sa page Facebook, le conseil territorial des jeunes a lancé un sondage vendredi 1er juin. Plus de la moitié des 33 personnes à avoir voté affirment se sentir « prêtes à 100% », tandis que les autres ont cliqué sur « pas vraiment, mais ça ira ». Des résultats mitigés donc.

De notre côté, nous avons interrogé quelques élèves, dans le but de mettre en évidence une tendance tant il est impossible d’affirmer en quoi leur avis est représentatif de la majorité des élèves. Et surtout en quoi leur stress et leurs doutes sur leurs capacités sont différents de celui qu’ils auraient pu ressentir s’il n’y avait pas eu Irma. Quel que soit leur sentiment, les élèves sont unanimes : ils ont été contraints de survoler une partie du programme, à leurs dépens.

« Tous les terminales sont stressés en ce moment. On se sent oubliés » affirme une élève scolarisée en terminale Littéraire à la cité scolaire, qui ne se sent pas du tout prête et parle au nom de ses camarades. A quelques jours de la fameuse épreuve de philo, elle préfère rester chez elle et bachoter des annales plutôt que de continuer à aller en cours. « Avec le retard qu’on a eu, et malgré les cours mis en place pendant les vacances, on a dû travailler plus vite et donc moins bien. C’est pourquoi on ne se sent pas prêts » déplore-t-elle.

Il semble que les avis diffèrent selon la capacité des élèves à travailler par eux-mêmes, et leurs difficultés préalables. Ceux qui avaient déjà du mal à suivre avant Irma sont encore plus à la traîne cette année où les enseignants ont dû accélérer la cadence. Il faut aussi prendre en considération les élèves qui ne se sentent de toute façon jamais prêts, quelles que soient les circonstances.

Une autre élève, scolarisée à la cité scolaire en terminale Scientifique, et réputée pour être brillante, est un peu plus confiante : « Je me sens globalement assez préparée. Mes professeurs ont réellement mis du leur et n’ont pas lésiné sur les moyens (mails, heures supplémentaires pendant la semaine entre midi et deux ainsi que pendant les vacances) pour que l’on soit le mieux possible. Bon après, dire que je ne suis pas prête à 100% est un euphémisme. On a essayé tant bien que mal de finir le programme en survolant les notions en cours, donc ça a été beaucoup de travail personnel. A l’approche du bac je me sens tout de même confiante. Pas à ce que soit les doigts dans le nez mais à ce que ce ne soit pas l’apocalypse ».

Trois élèves de terminale Gestion Administration au lycée professionnel affirment également se sentir préparées, malgré tout. « On a beaucoup travaillé. On a fait des heures supplémentaires au lycée pendant nos heures de libres la semaine, et à la maison. On a pris des annales, on a fait plein d’exercices que nos profs ont corrigé » expliquent-elles.

Un de leurs camarades considère carrément être « prêt à 100% ». « Jai étudié en Guadeloupe pendant quatre mois après l’ouragan. Je suis revenu à Saint-Martin à la rentrée de janvier. Depuis, le rythme de la classe s’est accéléré pour terminer le programme avant les examens, ce qu’on a réussi dans toutes les matières grâce aux cours supplémentaires et à la détermination de la classe. Je suis toujours en contact avec mes camarades de Guadeloupe et à l’instant, nous sommes au même niveau ».

Il n’y a plus qu’à leur souhaiter bon courage à toutes et tous pour les dernières heures de révisions, et à croiser les doigts…

 

Légende photo : Cassandra, Renika et Mickaela, élèves de Terminale G.A au LPO

 

 

 

 

Fanny Fontan
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Commentaires

Merci pour ce travail de terrain, ça change des copiés/collés en relais de la COM ou de la gendarmerie. Mon petit-fils, dont le Collège Soualiga de Cul de Sac est détruit, va en bus à la Cité Scolaire Robert Weinum. Il ne passe pas le Bac puisqu'il est Troisième. Une cohorte de 90 élèves, répartis en trois classes. Horaires du Lundi au Samedi 13h/17h. Dans chaque matière ils bénéficient d'un prof en doublon, l'un explique à la demande d'un élève ce qu'il n'a pas compris, tandis que son collègue fait son cours. le Fiston est satisfait. Il a également des devoirs à la maison.