Un programme Erasmus propre aux outre-mer ?
Erasmus, programme d'échange d'étudiants et d'enseignants entre les universités, les grandes écoles européennes et des établissements d'enseignement à travers le monde entier, est très apprécié par les jeunes en métropole qui peuvent ainsi acquérir une expérience à l’étranger. Ceux situés en outre-mer y ont moins accès en raison de leur éloignement.
Afin de permettre à ces derniers d’avoir plus aisément cette opportunité, la députée guadeloupéenne Hélène Vainqueur-Christophe a présenté fin mai lors de l’examen de la loi Avenir professionnel en commission des affaires sociales, un amendement visant à favoriser l’échange et l’insertion sociale des jeunes dans les pays voisins. Le principe qu'un jeune puisse aller dans des pays voisins dans le bassin océanique où il habite.
La délégation outre-mer a planché sur le sujet et s’est inspirée du rapport remis en janvier dernier par Jean Arthuis à la ministre du Travail. «La situation particulièrement préoccupante de l’emploi des jeunes dans les Outre-mer nécessite une approche résolue et pragmatique. Il n’est pas envisageable de généraliser des mobilités d’apprentis ultramarins dans des pays de l’Europe continentale du fait des difficultés des jeunes à s’adapter aux conditions de vie et accessoirement au coût des déplacements. Dans la logique du développement économique qui vise à renforcer les échanges avec les territoires du voisinage, dans le bassin océanique, il apparaît judicieux de rechercher des mobilités pour les apprentis dans des entreprises situées dans le même périmètre. Les modalités pratiques seront mises au point par voie d’expérimentation. Le pouvoir réglementaire relatif à la délivrance des diplômes reconnaissant les capacités professionnelles nécessite une déconcentration », indique Jean Arthuis. La délégation outre-mer demande donc une expérimentation durant trois ans d’un tel programme.
Muriel Pénicaud ne s’est pas opposée au principe mais elle considère qu’Erasmus ne peut être dupliqué dans les différents bassins océaniques en outre-mer si facilement. «Il faut trouver un cadre juridique pour protéger le jeune qui part, nous devons nous assurer que le pays où il va le protège et lui assure un statut », conçoit celle qui veut travailler en ce sens. "La proximité régionale est un vecteur de formation des jeunes", assure-t-elle.