18.04.2019

Daniel Gibbs fait le point sur la grève en cours

Lors d'une conférence de presse ce jeudi 18 avril le président de la COM a notamment fait un point sur la grève en cours en présence de ses vice-présidents.

« Je veux être clair sur les méthodes et les objectifs de notre mandature, et sur notre façon de gérer la Collectivité » a affirmé Daniel Gibbs ce jeudi 18 avril à midi, en introduction d’une conférence de presse de plus d’une heure.

En plus d’avoir évoqué différents sujets allant de la réforme fiscale en cours et de la reconstruction des établissements scolaires au PPRN, en passant par la récente visite de la ministre des Outre-mer et aux engagements financiers de l’Etat, ainsi qu’à la réunion de coopération avec la partie hollandaise, sur lesquels nous reviendrons ultérieurement, le président de la COM a fait un point sur la grève en cours.

Cette grève, entamée par une partie des agents de la COM et de la CTOS le 30 janvier dernier à l’appel du syndicat UTC-UGTG, a depuis le 11 avril dernier était rejointe notamment par le collectif Soualiga United et les syndicats SUD PTT et SPEG.

Concernant le mouvement initial lancé par l’UTC-UGTG, Daniel Gibbs a affirmé que la situation était « bloquée » et qu’il y avait « une grande différence entre ce qu’on voulait faire et ce qu’on pouvait faire ». « Nous avons épuisé les discussions, négociations et médiations » a-t-il indiqué.

Il a rappelé que la collectivité avait communiqué avec la préfecture jeudi dernier, premier jour de la grève générale et illimitée, pour expliquer « les propositions concrètes » qui avaient été faites aux agents de la COM et de la CTOS. « Je ne sais pas si les personnes concernées ont été bien informées de ce qu’elles perdent » a-t-il regretté.

S’il a convenu qu’il y avait sûrement des « positions juridiques contestables », il a en revanche insisté sur « une situation financière réelle » qui empêche la COM et la CTOS d’intégrer les 16 agents en question. Les alternatives proposées par la COM, aux 75 agents dont les contrats n’ont pas été renouvelés (dont les 16 de la CTOS) accompagnée de l’Etat, sont des formations avec le Pôle Emploi, rémunérées non pas à 70% mais à 100% de la valeur de la rémunération actuelle des agents, afin qu’ils se qualifient dans un des cent métiers proposés couvrant les domaines de la petite enfance, du BTP, de l’hôtellerie et de la restauration… soit des activités en demande sur le territoire.

Le président a réaffirmé la volonté de la collectivité d’externaliser les activités périscolaires dont « la charge est trop lourde » et qui sera confiée à des associations qui pourront bénéficier de fonds européens. Son objectif est de pérenniser ces associations afin qu’elles puissent embaucher. « Donnons-nous la chance d’essayer, nous critiquerons ensuite si cela ne fonctionne pas » a-t-il avancé. Et ajouté : « si demain on est obligé de reprendre le périscolaire je me suis engagé à reprendre ces personnes en priorité ». « Je les invite à nouveau à réfléchir sur la proposition qui leur est faite et qui leur assure non seulement une rémunération immédiate pendant leur formation mais aussi une opportunité d’embauche ».

Il a en outre précisé avoir signé un protocole d’accord avec l’UTC-UGTG sur les autres revendications. "Nous sommes la première mandature à avoir accepté la révision des carrières des agents et la mise en place du régime indemnitaire ! C’est un droit pour les agents / c’était mérité et nous l’avons fait malgré les difficultés financières ! Cet accord concerne tous les agents territoriaux et représente une somme considérable à imputer au fonctionnement de la collectivité. C’est en réalité plusieurs millions d’euros sur les trois années à venir…"

Il a déclaré regretter les blocages qui « ralentissent les dossiers en cours et les chantiers de reconstruction ». Mais également dénoncé à plusieurs reprises « les politiques qui font de la politique politicienne pour défendre des intérêts personnels ».

Parmi les autres points de revendication des grévistes depuis le 11 avril, il est notamment revenu sur :

- Les plateaux sportifs 

"Contrairement à ce que j'ai pu entendre, la remise à neuf des infrastructures sportives est en bonne voie. 3M€ de travaux ont été engagés, nous avançons concrètement sur ces réalisations prioritaires" a affirmé le président.

- Bethany Home

« C’est une préoccupation véritable et j’ai été à la rencontre des employés de l’EHPAD hier qui m’ont fait part de leurs inquiétudes quant à leur avenir avec la construction du pôle médico-social » a déclaré Daniel Gibbs. "Le pôle médico-social est un projet majeur pour le territoire dans lequel ils auront toute leur place". Il reconnaît que la reconstruction/réparation de Béthany Home, entamée en octobre, a duré trop longtemps mais qu’elle doit s’achever en septembre. Quant au Pôle médico-social, dont la construction est selon lui « depuis trop longtemps dans les tiroirs », il a assuré que la collectivité et ses partenaires feraient tout pour qu’elle soit concrétisée avant la fin de son mandat. La structure devrait comprendre un centre pour accompagner les personnes en situation de handicap, ce qui n’existe pas pour l’instant sur le territoire. Mais aussi une soixantaine de lits pour les personnes âgées.

- Les règles d’urbanisme

Le président a fermement dénoncé les discours tendant à opposer les communautés sur la question de la politique d’urbanisme de la COM et de la reconstruction post-Irma. «Il n'y pas de traitement à double vitesse pour une partie de la population ou pour une autre ! La règle s’applique à tout le monde." a-t-il insisté. Et de rappeler que dès le  mois de janvier 2018 la COM a annoncé de nouvelles règles d’urbanisme afin de simplifier les procédures et de permettre un démarrage rapide de la reconstruction. "Nous avons créé la Déclaration Préalable Irma, la fameuse DPI, en vigueur jusqu’au 31 Mars 2019"a-t-il poursuivi. Et de souligner : "cette autorisation est valable deux  ans renouvelable un an !" Il a enfin expliqué que depuis le 1er avril 2019, s'appliquaient à nouveau les règles d’urbanisme de droit commun : la Déclaration préalable pour les travaux de réparations – le Permis de construire pour les travaux de reconstruction ou les constructions nouvelles – l’Autorisation de travaux pour les établissements qui reçoivent du public.

 

Fanny Fontan
8 commentaires

Commentaires

Nous serons vigileant pour verifier que le même traitement sera appliqué à tout un chacun en matière de construction et sécurisation des personnes et des biens. Tout ce qui se fait sur notre île ne passe pas inaperçu.

Je ne suis pas fondamentalement pro Gibbs, je pense que la COM devrait plus valoriser les talents de nos jeunes. Pour autant je pose la question : qui d'autre ????
ce ne sont pas les deux marionnettes qui jouent les opposants politiques qui gagneront ma confiance en soufflant sur les braises du conflit de la CTOS pour essayer de nous monter les uns contre les autres.
daniel a raison, si nous voulons une collectivité à la hauteur, ce n'est certainement pas avec une gestion à la Albert Fleming que nous y parviendrons. La Guadeloupe n'est plus là pour essuyer nos dettes ...Nous sommes seuls ! alors avançons.

Vos regles ont ralenti pas accelerer.

Blah blah

Je balancerai bien un nom de propriétaire à GRAND CASE qui n'a fait aucune démarche DPI pour la remise en état de son bâtiment et la réouverture du restaurant qui s'y trouve mais bon ..., il serait fort dommageable que les emplois qui y ont été créés se trouvent mis en danger ! Les propos restitués de cette conférence sont louables, pertinents et rejoindrai la position de Carmen en une citation "Faute de grives, on mange des merles" :)

Défendre Saint Martin ce n'est pas suivre comme des moutons le "ti mal" de Gwada quand la ministre lui à donne son billet"pas la peîne".Une seule organisation a défendu nos problèmes dans le respect de nos traditions et notre histoire au risque de se faire mal voir par les suiveurs du sauveur.Au fait que devient notre Domota local Javois?Bientot il faudra un interprète créole pour négocier avec les "dépendants de la Guadeloupe" qui n'ont pas compris que La Guadeloupe et ses dépendances c'est du passé.

nos traditions sont perdues.Il faut l'admettre.
Nous sommes dans la mondialisation les 2 pieds dedans.on vit du tourisme de masse ( les croisières) une filière du tourisme des plus polluante au monde.On vit grâce a l économie sociale ( caf, rsa etc)
ce territoire a perdu sa spécificité le paradis de la détaxe ce qui avait fait son atout .c est moins cher en achetant sur internet et en plus vous avez la dernière collection.Voila la triste mais vraie réalité!

Sauf que tout le monde n'a pas accès à Internet...

9 singes dans mon jardin ce matin à Oyster Pond. Qu'attendent les autorités pour décider d'actions pour arrêter ce développement qui prend de l'ampleur. Endormir un spécimen, mettre un collier ou badge émetteur et nous saurons où ils se concentrent jours et nuits, l'importance de la colonie, où ils se nourrissent et enfin programmer une opération de masse pour les contrôler. Car nous sommes envahis. C'est le rôle des autorités d'agir. Ce n'est plus vivable.