Les impacts d'Irma présentés au comité Ifrecor
Pour la première fois, le comité national Ifrecor (initiative française pour les récifs coralliens) se réunit cette semaine à Saint-Martin. « Nous nous réunissons tous les ans : une année sur deux à Paris et l’autre en Outre-mer. Venir à Saint-Martin était un acte de soutien après Irma » explique Anne-Sophie Carnuccini, chargée de mission environnement et biodiversité au ministère des Outre-mer.
Lundi 3 juin, la première journée de cette semaine de travail qui s’est déroulée à la CCISM, a en effet été consacrée en grande partie aux impacts d’Irma.
Après l’ouverture officielle par la préfète Sylvie Feucher et Yawo Nyuadzi, le 2ème vice-président de la COM, et les interventions des parlementaires du comité national, Vivette Lopez, sénatrice du Gard et Gérard Poadja, sénateur de Nouvelle-Calédonie ainsi qu’une présentation générale sur les missions de l’Ifrecor qui célèbrera ses vingt ans l’an prochain, la quarantaine de participants a eu le plaisir de recevoir les élèves de l’école Clair Saint-Maximim, venus présenter l’aire marine éducative du Galion.
Lors de ces séminaires annuels, l’Ifrecor a pour habitude de commencer par une journée sur une thématique régionale. Une partie de la matinée a été consacrée aux actualités régionales avec notamment un point sur les Sargasses : présentation des impacts marins, détection et prévision, par Fabien Vedié de la DEAL de Martinique, ainsi que la présentation du projet Waliwa, un exemple de cogestion de l’espace marin par Nicaise Gérard Monrose le maire de Ste-Luce et Nicolas Pascal, ONG Blue Finance.
Puis a débuté la session post-Irma durant laquelle ont été abordés non seulement les impacts du cyclone sur les récifs, les étangs et la gestion des épaves, mais aussi la présentation du projet universitaire TYREX sur la prévention des risques et les actions mises en place par les différents acteurs locaux dont la Réserve pour la restauration et la réhabilitation des milieux naturels après un événement de cette ampleur. Il s’agissait aussi de rappeler les principaux éléments du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sur les prévisions en matière de changement climatique et la présentation sur le risque cyclonique et impacts des cyclones et autres impacts du changement climatique sur les milieux insulaires.
A partir de ce mardi 4 juin, le comité se réunit dans une suite de l’hôtel Esmeralda, aménagée en salle de réunion. Le reste de la semaine sera consacré aux travaux de l’IFRECOR et aux échanges entre les différents représentants des Outre-mer présents où chacun vient faire un retour sur les différents problèmes rencontrés sur son territoire.
Saint-Martin est le dernier territoire des Outre-mer (exceptée la Guyane qui ne possède pas de récifs coralliens mais qui a en revanche de très grandes mangroves) à ne pas avoir son comité local Ifrecor. La Réserve naturelle a émis le souhait qu’il soit créé. « Nous souhaitons comme à Saint-Barthélemy que ce comité local soit porté par un élu de Saint-Martin afin qu’il se prononce sur l’ensemble des sujets évoqués comme la capacité à mieux reconstruire au regard du changement climatique » explique Nicolas Maslach le directeur de la Réserve naturelle. Pour créer ce comité, il faudrait un arrêté de la collectivité. « Il ne s’agirait pas d’une autorité réglementaire mais ce comité permettait de réfléchir aux milieux naturels qui ont un effet de protection des habitants et participent au développement économique » poursuit-il. Comme évoqué lors de cette première journée, mangroves et herbiers ont en effet un rôle majeur contre la houle cyclonique.