Bilan du projet académique à Saint-Martin

Comme toutes les académies, celle de Guadeloupe a décliné le «projet académique » élaboré par le ministère de l’Education. En raison des spécificités de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, le projet de la Guadeloupe a été adapté et décliné dans les îles du Nord. Aujourd’hui, les services de l’éducation nationale viennent de sortir un bilan de leurs actions pour la période 2016-2019.

Pour rappel, le projet pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy comprend trois axes : agir sur les pratiques pédagogiques et éducatives pour faire réussir tous les élèves ; sécuriser les parcours des élèves en assurant à tous un égal accès à la qualification et à l’insertion professionnelle ; agir sur l’accompagnement des acteurs du système éducatif ; chaque axe comprenant des priorités.

«La déclinaison du projet académique a permis de traduire les priorités académiques en 33 actions concrètes. Elles ont été à la fois la marque d’un pilotage territorialisé renforcé et rigoureux ainsi que le fil rouge de notre action collective», précise le recteur Mostafa Fourar.

«Agir sur les pratiques pédagogiques, a été notre axe prioritaire. Nous y avons consacré 21 actions sur les 33 que compte D’PASS. La maîtrise de la langue française et l’amélioration du climat scolaire en étaient, en cette année 2016, les axes fondateurs qui ont permis de dépasser les déterminismes linguistiques et sociaux », détaille-t-il. «Assurer l’accès à la qualification et à l’insertion professionnelle a été l’occasion pour nous d’innover en matière de filières d’excellence en lien avec nos partenaires institutionnels. Dépasser le déterminisme économique, au service de l’insertion professionnelle, a été le point d’ancrage de notre rénovation de la carte des formations. Agir sur l’accompagnement des acteurs, a permis de renforcer le pilotage de la formation continue et de dépasser les obstacles qui freinaient l’accompagnement des personnels de l’éducation nationale », ajoute le recteur.

«Ce bilan est enfin un marchepied vers une nouvelle déclinaison du projet académique 2020 – 2023 qui nous permettra d’encore mieux cibler notre action au service de la réussite scolaire de tous les élèves qui nous sont confiés », confie pour sa part Michel Sanz, IA-DAASEN de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.

A la rentrée 2015-2016, 38,5 % des élèves en REP + et 28 % en REP étaient en retard à leur entrée en sixième contre 19,6 et 15,9 % au niveau national. Deux ans plus tard, la proportion a baissé de dix points. En ce qui concerne les élèves hors éducation prioritaire, un peu plus d’un tiers d’entre eux était en retard à leur entrée en 6^e  en 2015 contre 9,2 % en métropole, deux ans plus tard, c’est un quart d’entre eux.

Exemple d’une action réalisée : la formation des enseignants en FLE

«Il est admis que tous les enseignants en poste dans les Iles du Nord – et plus particulièrement à Saint-Martin – sont confrontés à l’allophonie scolaire. Fait inédit en France, ils prennent tous sans exception en charge, tant dans le premier

degré que dans le second, des élèves dont la langue maternelle diffère de la langue d’enseignement. Une formation professionnelle a été mise en place permettant à 200 enseignants d’être formés la didactique du français langue étrangère (FLE), sur leur temps personnel. L’originalité de cette formation réside dans le fait qu’elle est basée sur le volontariat : les enseignants ont effectué 160 heures de cours du programme PROFLE+ du CNED, hors temps scolaire, le soir et les week-ends à raison de deux modules par an, sur deux ans. La première promotion – ou contingent de

100 participants – a terminé en juillet 2018. La seconde – de 101 participants – terminera en juillet 2019. » 2 500 élèves ont été pris en charge par ces enseignants.

Le taux de réussite au brevet des collèges a également progressé entre 2012 et 2019, passant ainsi de 64,7 % à 72 % à Saint-Martin. L’écart avec la métropole est de 14 points, il s’est réduit de six points en sept ans.