Une invention locale qui transforme l'air en eau

La qualité et la disponibilité de la ressource en eau est sans conteste l’un des plus grands enjeux de notre siècle. Considérée comme une ressource inépuisable, l’eau reproduit le même cycle perpétuel : les océans, mers, fleuves et lacs s’évaporent dans l’air grâce à la chaleur qui fait monter la molécule d’eau. Une fois dans l’air, le froid liquéfie la molécule qui retombe sous forme de pluie ou de neige. Aujourd’hui, la pollution de la ressource par la présence de micro-organismes, de substances chimiques ou de déchets industriels restreint la possibilité d’une bonne exploitation.

De plus la consommation de l’eau en bouteilles plastiques a un fort impact environnemental. «Il faut aussi savoir que la pollution se trouve également en bouteille. En effet, on trouve plus de 25 000 résidus chimiques et microplastiques », rapporte Christian Cavanna, à la tête de la société O’Soley.

Pour ce dernier la problématique est donc la suivante : comment peux-t-on produire de l’eau dont est sûr de sa provenance, viable pour toute forme de vie sur Terre, de fabrication naturelle et en continuité ?

La solution, Christian Cavanna et ses ingénieurs l’ont trouvé. Chef de diverses entreprises et installé depuis 15 ans à Saint-Martin, Christian a élaboré la création d’un générateur, capable de reproduire la production naturelle du cycle de l’eau.

C’est à la suite des évènements du 11 septembre 2001, lorsque la population new-yorkaise craignait une contamination terroriste des ressources d’eau de la ville, que Christian s’est interrogé « comment être sûr de la provenance de l’eau sans passer par les tuyaux? ». Il se penche alors sur la question et découvre une ancienne méthode Incas qui consiste à récupérer l’eau de la rosée du matin sur des fils. Eux-mêmes s’étaient inspirés de l’araignée qui tisse sa toile pour récupérer les gouttelettes de la rosée. Une technique qu’il a lui aussi répliquée sur son générateur.

Son fonctionnement est simple. «Le générateur calcule le point de rosée à toutes les températures grâce à l’humidité de l’air. Il va ensuite créer un choc thermique et extraire la molécule H2O de la pollution de l’air. L’eau est ensuite filtrée, par pure précaution. La contamination de l’eau est ici inexistante puisque l’eau n’est touchée par la pollution que lorsqu’elle entre en contacte avec le sol et qu’elle se mélange. Dans la condensation la molécule ne peut se mélanger avec la pollution de l’air. Il crée une eau pure. Passé au crible par de nombreux laboratoires tout autour du globe, les tests révèlent des résultats identiques ; un Ph à 7 et 0 nitrates ni contaminants », explique-t-il.

Si le générateur standard utilisé dans les foyers nécessite un branchement électrique, Christian propose une alimentation par voie éolienne ou solaire qu’il applique sur les générateurs industriels pouvant produire 5 000 litres d’eau par jour en une autonomie totale.

Encore absente sur le marché français, l’innovation de Christian Cavanna a déjà fait ses preuves en Australie, aux Etats-Unis et en Afrique. Elle est aussi distribuée dans la Caraïbe au départ de Pointe à Pitre.

Christian espère trouver à Saint-Martin des solutions de financements pour les consommateurs locaux afin de rendre son produit accessible à tous. «Car même si son retour sur investissement est rapide et certain, son coût d’achat s’élève à 1 900 euros pour le générateur de 30 litres », admet-il. «Et c’est sans compter l’économie de 350 kilos de CO2 rejetés dans l’atmosphère », ajoute-t-il.