PPRN : la mission est là pour voir «si on peut concilier enjeux économiques, sociaux et protection des vies humaines»
Le 16 décembre dernier, la ministre des Outre-mer avait admis que le PPRN tel que révisé, devait «être corrigé » et annoncé la nomination d’une mission.
Menée par Dominique Lacroix, cette mission est arrivée en début de semaine à Saint-Martin. Depuis, celui qui a été préfet de Saint-Martin de 2007 à 2009 et Jean-François Desbouis, ingénieur général des Ponts, eaux et forêts représentant le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD), rencontrent de «8 heures à 20 heures» élus, socioprofessionnels, architectes et citoyens pour recueillir leurs doléances et observations sur le projet de révision du plan de prévention des risques naturels présenté mi 2019 par les services de l’Etat.
«Beaucoup estiment que les considérations économiques et sociales n’ont pas été suffisamment prises en compte dans l’élaboration du document», commente Dominique Lacroix qui rappelle qu’il s’agit avant tout d’un «document de protection des vies humaines». Que la protection des vies humaines doit prévaloir sur les enjeux économiques.
Cependant, il admet nécessaire de voir «si on ne peut pas concilier enjeux économiques, sociaux et la protection des vies humaines». «C’est là tout l’objet de ce déplacement, de cette mission qui est indépendante», précise-t-il.
En effet, Dominique Lacroix et Jean-François Desbouis travaillent en binôme sans lien avec les services de la Deal qui, eux en parallèle, sont en train d’analyser «une par une les observations formulées par la population lors de l’enquête publique».
Le rôle de la mission est de récolter des informations et de rendre un rapport, des recommandations «prenant en compte les réalités saint-martinoises » aux ministères de la Transition énergétique et des Outre-mer à la mi-mars. «Aux personnes que nous rencontrons, nous leur posons la même question : quels sont les éléments du projet de révision du PPRN qui posent des difficultés ? Et comment estimez-vous pouvoir les contourner ?», explique le préfet qui a bien compris que le règlement tel que proposé aujourd’hui est jugé trop «restrictif et pose des difficultés pour les habitants et les entreprises».
Dominique Lacroix qui avait participé à une mission de retour d’expérience suite aux inondations dans l’Aude fin 2018, laquelle avait suggéré d’accompagner les révisions des plans de prévention des risques inondations (PPRi) de la région de «conditions et de modalités de construction en zones inondables pour ne pas réduire de façon excessive les espaces constructibles dans des régions où les besoins sont importants», confirme que son rôle est d’apprécier les contraintes du règlement, de voir s’il est effectivement trop restrictif et si tel est le cas de proposer de l’assouplir.
Dominique Lacroix et Jean-François Desbouis repartiront vendredi prochain à Paris où ils iront ensuite «rencontrer les ministères pour leur exposer les problématiques observées» et les convaincre d’effectuer les corrections qui leur sembleront justes. Ils ont déjà des «pistes de réflexion» ou des «solutions» mais ne veulent pas encore les dévoiler. «Nous devons les étudier avec des experts pour être certains de leur efficacité», a-t-il confié.