La première pierre du collège 900 est posée
Suite à la destruction du collège Soualiga à Cul de Sac par l’ouragan Irma en 2017, la cité scolaire de la Savane a accueilli les élèves et personnels de l’éducation du collège. Afin de la désengorger, la construction d’un collège 900 a été décidée dans la foulée.
En mars 2021, la COM a annoncé qu’elle déposait le permis de construire de ce nouvel établissement et prévoyait le début des travaux au premier trimestre 2022 et une livraison à la rentrée scolaire 2023. C’est finalement avec un an de retard que la première pierre du collège 900 a été posée lundi 17 avril lors d’une cérémonie officielle.
Lorsque le président Louis Mussington a rencontré la principale du collège Soualiga en début de mandature, il a constaté que «les conditions difficiles dans lesquelles la direction, les enseignants et les élèves ont dû faire face» et «qu’ils avaient perdu espoir ». Lundi, il a tenu à rassurer les équipes que la construction du futur collège démarre.
Le montant initial du projet était de 24 millions d’euros mais a été revu à la hausse en raison de l’inflation des prix des matériaux, le coût s’élève désormais à 34 millions d’euros. L’Etat finance à hauteur de 18 millions d’euros dont 3 millions au titre d’un abri anticyclonique, aux côtés de l’Europe et de la Collectivité qui prévoit également un plan d’investissement de 3 millions d’euros afin d’offrir aux élèves de Saint-Martin un environnement d’apprentissage moderne et adapté à leurs besoins.
Au-delà d’un établissement d’enseignement du second degré, il s’agit d’un véritable projet d’aménagement de la zone de la Savane qui comportera le collège 900, les infrastructures routières et les équipements nécessaires à son fonctionnement.
Situé à 600 mètres de la cité scolaire Robert Weinum, le futur collège bénéficiera de 31 salles de classe, une salle multimédia pour développer le volet numérique, des locaux de vie scolaire et de surveillance, un réfectoire avec un fonctionnement en liaison chaude qui recevra les repas depuis une cuisine centrale, un cdi, un gymnase protégé, un service administration et de gestion ainsi que quatre logements de fonction et un parking couvert.
Selon Harry-Christophe, vice-recteur des îles du nord, ce collège est « dimensionné pour donner aux élèves et aux équipes pédagogiques les outils de la réussite adaptés aux évolutions de la société », convient-il. « Aujourd’hui on ne peut pas enseigner en ignorant la dimension numérique, les élèves l’utilisent tous les jours », ajoute le représentant de l’Education nationale.
Ce collège a été étudié et dimensionné pour s’adapter aux risques environnementaux du quartier dans lequel il est implanté. Sa structure en béton est conforme aux normes parasismiques et paracycloniques en vigueur, assurant la sécurité de chacun et en toutes circonstances.
En temps de crise, ce collège deviendra un abri anticyclonique en sous-sol pouvant accueillir 600 personnes des quartiers proches. Il est également prévu un parking sécurisé pour les véhicules de secours. Ces bâtiments d’un étage s’insèrent dans un terrain en pente, ils s’organisent autour de deux coursives intérieures, d’une cour active et une cour végétalisée.
«Il était important et incontournable que cette construction réponde aux enjeux environnementaux pour les générations futures : maîtrise de l’énergie, coûts d’exploitation et renouvellement d’équipements », assure Stéphane Leblanc, représentant et chargé d’affaires du cabinet d’architecte IDP Antilles.
«Les bâtiments ont été conçus selon les grands principes de la construction bioclimatique, ce qui permet d’intégrer et d’adapter le projet à son environnement, en tenant compte des spécificités géographiques, climatiques et naturelles du site », poursuit-il. 800 mètres carrés de panneaux photovoltaïques seront installés sur les toits. La ventilation et l’isolation, le confort thermique et la climatisation des salles ont été pris en compte.
Selon le préfet et, c’est un lieu qui doit permettre de donner l’exemple de la réussite scolaire dans des conditions meilleures, lutter contre l’échec scolaire et l’innovation pédagogique. « Joie et espoir », tels ont été les mots de Vincent Berton pour définir le collège 900. «Joie pour la concrétisation de ce projet, cinq ans après Irma et l’espoir que ce projet soit exemplaire sur le plan patriotisme économique, notamment par la mise en œuvre des clauses d’insertion en employant les entreprises locales saint-martinoises quand c’est possible», déclare-t-il.
La clause d’insertion est aussi un dossier cher au président de la collectivité sur la «situation de [notre] jeunesse ». La clause d'insertion professionnelle est un dispositif qui, dans le cadre d'un marché public, permet à des personnes éloignées de l'emploi de bénéficier d'heures de travail.« Je veillerais à ce que cette clause soit respectée afin que nos jeunes soient dans des conditions où ils pourront développer leur savoir-faire, monter en compétence et garantir un emploi stable », soutient Louis Mussington.
L’Etat et la Collectivité espèrent que les délais de livraison de la construction du collège 900 soient respectés pour la rentrée de septembre 2025 «il faut absolument que l’on tienne ce délai», souligne le préfet.
Les premiers travaux de défrichage et de démolition sont en cours. Les premiers terrassements débuteront en mai prochain et les travaux de construction en juillet 2023. 100 personnes seront employées sur le site.
