L'État signe une convention territoriale avec la Poste pour la sécurité des personnels
Une convention territoriale a été signée hier entre l’État et La Poste. Celle-ci vise à décliner la convention nationale de partenariat relative à la sécurité des personnels, des activités et des produits du groupe La Poste signée entre le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer et La Poste, fin février 2023. Cet accord forme le cadre d'une stratégie territoriale tenant compte des enjeux et des spécificités propres à Saint-Martin, qui bénéficie désormais de sa propre convention sans être rattaché à la Guadeloupe.
« La Poste est une entreprise pas comme les autres en ce qu’elle exerce quatre missions de service public. Tout d’abord, la distribution quotidienne du courrier six jours sur sept ; la distribution de la presse papier ; l’accessibilité bancaire car aujourd’hui n’importe qui à Saint-Martin ou à Saint-Barthélemy peut ouvrir un livret A avec 1,50€ et le maillage territorial», explique Catherine Garnier Amouroux, directrice des activités postales de l’outre-mer lors d'une conférence de presse.
Selon Vincent Berton, préfet délégué des îles du nord, La Poste est un service public important pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy. À Saint-Martin, elle compte 70 salariés. «C’est un service de proximité avec plusieurs implantations sur l’île qui contribue à un lien social qu’il faut préserver», conçoit-il. Cependant, « il est également important d’assurer la sécurité et la protection du personnel », convient-il.
Ainsi, le principe de cette convention est de «faire en sorte que le personnel de La Poste se sente en sécurité face aux agressions et incivilités dont il peut être victime», explique le représentant de l’État. De ce fait, l’idée est aussi de «faciliter le dépôt des plaintes pour enrayer ces incivilités ou encore une expertise en matière de sureté des locaux etc », complète-t-il.
«En 2022 nous avons eu une dizaine d’incivilités. Ce n’est pas le chiffre en tant quel tel qui compte ici mais la gravité des faits car 70 % sont des incivilités graves», indique Anne Berthy, directrice régionale de la poste. «Nous adoptons une approche de tolérance zéro. Lorsqu’il y a des comportements graves, nous clôturons les comptes des clients de façon à dissuader», explique-t-elle.
Cette convention prévoit aussi les engagements de La Poste en matière de lutte contre la délinquance dans la sécurité routière ainsi que dans la prévention. Dans leur métier, les facteurs sont particulièrement exposés au risque routier, ils sont constamment sur les routes. C'est pourquoi l'entreprise propose régulièrement des formations aux personnels afin de les sensibiliser à la sécurité routière. «Nous avons aussi la possibilité de pouvoir tester les personnels pour savoir s’ils sont sous l’influence de quelconque substance », déclare la directrice régionale de la poste, tout en indiquant qu’ils n’ont jamais été confrontés à cette situation.
Par ailleurs, au bureau à Marigot, la douane est très régulièrement présente afin de procéder aux contrôles des colis. «C’est une action que nous allons développer car c’est un axe important à Saint-Martin mais aussi à Saint-Barthélemy », indique le préfet. Les services prévoient également de former les postiers pour un travail de sensibilisation à la détection de stupéfiants afin de faire des signalements. En effet, comme l’a souligné Vincent Berton, « la voie postale est un vecteur de transit de stupéfiants aussi bien en importation qu’en exportation ».
Enfin, pour Maxime Wintzer-Wehekind, lieutenant-colonel de la gendarmerie, « La Poste est un symbole de l’État. Et l’État doit lui assurer la meilleure des protections et défenses possibles. Mais cela impose aussi que la poste et tous ses collaborateurs doivent être exemplaires. Lorsque l’on représente un service de l’État on se doit d’être vertueux », conclut-il.