Ida Zin-Ka-Ieu, présidente du CESC : "anticiper et préparer notre territoire aux changements "
Ida Zin-Ka-Ieu succédait à Julien Gumbs en juin dernier à la présidence du conseil économique social et culturel (CESC) Elle a réuni vendredi les acteurs économiques, sociaux et culturels de Saint-Martin afin de présenter ses vœux. Cette rencontre a été l’occasion aussi de faire le point sur les missions du CESC, son rôle ainsi que ses perspectives pour 2024.
La cérémonie s’est déroulée au Grand Case Beach Club, un lieu qui n’est pas choisi au hasard : Grand Case est un lieu « hautement symbolique socio-économiquement parlant et sur le plan de la gastronomie, de l’animation touristique, du nautisme, des loisirs et de (notre) culture musicale avec le steel band », confiait-elle en préambule de son allocution.
Le CESC se compose de 23 membres issus de la société civile et il est organisé en commissions. Leur mission est de donner des avis, de conseiller et d’accompagner à titre consultatif en toute objectivité la Collectivité de Saint-Martin sur tous les projets ayant un impact sur la société civile et plus particulièrement dans les domaines la concernant. En 2023, le CESC a été saisi 21 fois par le président de la COM. « Nous le faisons dans un souci constant d’exprimer les avis de la société civile représentés le plus fidèlement et de façon argumentée. Il en va de la vivacité de notre démocratie que nous devons préserver », convient Ida Zin-Ka-Ieu.
Selon Fabien Sésé, secrétaire général de la préfecture de Saint-Martin, le conseil économique social et culturel est une institution qui n’est là pour prendre des décisions, ou conduire l’action publique, mais c’est une institution qui a une autre forme de pouvoir. Un « beau pouvoir qui est celui d’éclairer », décrit-il. « Celui-ci prend la forme d’avis auprès des représentants de l’État, COM. Je suis convaincu qu’il participe à l’intérêt général pour arriver à définir ce qu’est le bien commun pour toute notre île », affirme-t-il.
Dans ses perspectives de 2024, Ida Zin-Ka-Ieu entend poursuivre « les réflexions et actions dans une démarche constructive pour la valorisation du territoire. Les enjeux d’hier ne sont pas ceux de demain. Nous nous devons d’anticiper et de préparer notre territoire aux changements que nous observons, c’est aussi ce qui est attendu de nous », considère-t-elle. En outre, « nous devons nous pencher sur des sujets délicats pour l’avenir de Saint-Martin comme la constitution de réserve pour faire face à une pénurie éventuelle, ou préparer notre territoire aux effets du changement climatique sur l’île », poursuit la présidente du CESC.
Par la même occasion, elle remercie le préfet pour la sollicitation du CESC sur le sujet du changement climatique. En effet, suite à sa saisine, la présidente du CESC a remis son rapport début janvier sur « l'anticipation des effets du changement climatique à Saint-Martin », autrement dit, les conséquences de celle-ci. « Les orientations présentées serviront de base à la prise de conscience nécessaire pour faire face à ces enjeux à Saint-Martin », indiquait la préfecture. De plus, Ida Zin-Ka-Ieu a remercié Louis Mussington, président de la COM pour avoir mobilisé ses services aux côtés du CESC dans cette mission.
Si du travail de fond reste à faire, indique la présidente du CESC, d’autres sujets sont également à discuter comme la protection des nappes phréatiques, le repertoriage des puits ou encore celui de continuer le travail entrepris sur la fiscalité du territoire ou sur l’organisation du transport. « Nous demeurons attentifs aux changements qui s’opèrent dans le monde, ainsi qu’à leurs façons de nous imputer. Ceci afin de mieux les anticiper pour pouvoir les initier et d’être force d’innovation, puisque nous avons les ressources et le génie à Saint-Martin », entend Ida Zin-Ka-Ieu.
Sur ce point, Louis Mussington veut poursuivre ce mode de concertation avec le CESC « pour que les actions [qu'ils] déploieront jusqu’au terme de cette mandature soient puissantes et efficaces ». « C’est collectivement que nous devons continuer à nous engager avec conviction pour accompagner nos diverses transitions », poursuit-il. Par celles-ci, Louis Mussington entend la transition alimentaire, pour assurer une certaine autosuffisance agricole, la transition environnementale pour protéger le patrimoine commun, la transition énergétique pour moins de carbone et plus d’indépendance et la transition numérique pour donner une plus grande possibilité d’accès à l’information et à l’éducation. « Il est important que nous regardions l’avenir avec humilité et optimisme et faire un large crédit à la nature humaine », estime-t-il.
Enfin pour 2024, « nous continuerons la démarche entreprise depuis 7 à 8 mois qui consiste aux resserrement de nos liens avec la COM, les services de l’Etat et l’ensemble de nos partenaires institutionnels publiques et privées. En 2024 et au-delà, nous continuerons à œuvrer pour la formation de nos membres et nos équipes pour l’information du grand public », engage-t-elle en souhaitant une très belle année 2024.
Avant de conclure son allocution, Ida Zin-Ka-Ieu a tenue à rendre hommage et à récompenser « un homme pour sa simplicité, son humilité, sa sincérité, et son engagement envers une population rongé par une misère invisible et une souffrance indolore ». « Sur notre territoire et sur l’ensemble de nos quartiers, il y a des hommes et des femmes qui œuvrent bénévolement pour apporter un peu de joie, de bien-être et de réconfort à certains de nos cocitoyens. Parmi ces âmes charitables certains sont connues, d’autre peu, d’autres pas, mais sont-elles reconnues ? », interroge-t-elle ?
Dans cet esprit, cette dernière a décidé de créer le coup de cœur de la présidente du CESC, « une façon de reconnaître, d’honorer quelqu’un qui œuvre pour faire du bien autour de lui sans rien n’attendre en retour ». Andy Polynice Flanders, également connu sous le nom de Shamrock, a ainsi été récompensé à ce titre. Il reconnaît son engagement altruiste, notamment à travers l'initiative « Soup Sunday ».
Chaque dimanche, grâce à cette initiative, de la nourriture, des vêtements et des produits d'hygiène sont distribués aux toxicomanes et aux sans-abris, contribuant ainsi activement à leur soutien. Ce travail, réalisé par l'association Swali'tainment, va au-delà de l'assistance immédiate et vise à transformer la façon dont notre société perçoit et traite les personnes en situation de vulnérabilité.
En sens, plusieurs prix ont été remis à son association, un bon d’achat d’une valeur de 250€ de la part de Super U, 250€ de Caraibes numeric print et un prix en numéraire de 2 000€, par Ie consulthink, Semsamar, L’express et Socore.
