01.08.2024

Les espèces envahissantes, une problématique écologique et sanitaire majeure

Le préfet délégué Vincent Berton, entouré de représentants de la Collectivité, de la Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) et de l’Office français de la biodiversité (OFB), présentait mardi l’appel à projets concernant la régulation des espèces envahissantes sur le territoire de Saint-Martin.

Quatre espèces exotiques envahissantes (EEE) introduites à Saint-Martin sont visées : le raton laveur, originaire d’Amérique du Nord,menace la faune locale en s’attaquant aux œufs d’oiseaux, aux petits mammifères et aux reptiles; la mangouste, importée pour lutter contre les serpents venimeux, s’est avérée être un prédateur vorace, décimant les populations d’oiseaux, de lézards et d’autres espèces endémiques; l’iguane commun, autrefois animal de compagnie exotique, prolifère maintenant à un rythme alarmant, causant des dommages aux jardins, plantations et infrastructures, et la disparition de l’espèce endémique (iguana delicatissima); et le singe vert, d’origine africaine, qui représente une menace pour les cultures agricoles, la biodiversité, la sécurité physique et sanitaire, en raison de sa capacité à se reproduire rapidement. Environ 6 000 singes verts étaient recensés en 2022 à Saint-Martin, ils seraient maintenant plus de 8 000.

En lançant cet appel à projets financé à hauteur de 300 000 euros (Fonds vert), le préfet délégué en place invite les associations locales à décliner un plan d’actions ciblé afin de lutter contre la prolifération menaçante de ces espèces qui déséquilibrent la biodiversité et l’agriculture locale.

Ces actions collectives viseront le prélèvement, le transport et la destruction des quatre EEE : “L’idée est de faire les choses en toute sécurité, dans le respect du bien-être animal et de manière efficace en définissant une stratégie de lieux, le but n’est pas d’en prélever un maximum” précise Vincent Berton. Cet appel à projet est d’autant plus important pour Igor Rembotte, chargé de mission Biodiversité pour la COM, qu’il n’y a pas de frontière pour les singes verts : “Il y a une collaboration avec Sint Maarten, nous avons déjà effectué plusieurs réunions avec eux. N’ayant pas la compétence de régulation, la Collectivité sert ici de facilitateur”.

L’appel à projets est ouvert aux candidatures jusqu’au 15 septembre 2024.

Légende photo

De gauche à droite : Fabien Barthelat, Délégué territorial de l’Office français de la biodiversité (OFB) aux Antilles, Fabien Sésé, secrétaire général, Vincent Berton, préfet délégué des Îles du Nord, et Igor Rembotte, chargé de mission Biodiversité pour la Collectivité.

Ann Bouard