21.08.2024

La Dissidence : un mémorial sera érigé à Trois Rivières en Guadeloupe

« La Dissidence », c’est sous ce terme que les cadres du régime de Vichy aux Antilles qualifient l’opposition précoce des Martiniquais et des Guadeloupéens au programme et aux valeurs de l’État français dirigé par Philippe Pétain. De juin 1940 à juillet 1943, une partie de l’élite politique locale, des intellectuels, mais surtout des simples citoyens, multiplient les actes de résistance.

Une des formes de la résistance consistait à quitter les Antilles, à bord de légères embarcations comme les saintoises pour tenter de rejoindre les bureaux de recrutements des Forces Françaises Libres situés dans les îles anglaises voisines (la Dominique ou Sainte-Lucie). Une sélection est opérée en fonction de leurs compétences: les marins de carrière partent pour l’Angleterre rejoindre les Forces navales françaises libres ; les plus expérimentés rejoignent les Forces aériennes françaises libres an Canada, en Angleterre on en Afrique du Nord, les unités d’élites ou l’École militaire des Cadets de la France libre en Angleterre.

Les femmes se mettent au service des bureaux de recrutement FFL, intègrent les auxiliaires féminines de l’armée de terre ou le corps des volontaires françaises et d’autres sont affectées à des fonctions non combattantes (formations d’officiers, agent de liaison, recrutement de soldats pour la France libre).

Après le mois d’octobre 1942, les volontaires antillais ne vont plus en Angleterre mais aux États-Unis notamment à Fort Dix, immense camp d'entraînement d’une superficie égale à celle de la Martinique, situé dans le New Jersey. Ils y reçoivent matériels et formation militaire. Cinq convois sont organisés entre le mois d’octobre 1942 et le mois de juin 1943 pour acheminer ces dissidents vers les États-Unis. Embarqués sur le S/S Oregon, ils regagnèrent l’Afrique du Nord pour ensuite participer aux différentes campagnes de libération de la France.

Un mémorial porté par l’État, le conseil départemental de la Guadeloupe, la commune de Trois-Rivières et le collectif d’associations patriotiques à l’origine du projet, leur rend hommage en évoquant leur parcours. Le coût total de l'opération s'élève à 253 000 euros hors taxe. La première pierre a été posée lors d'une cérémonie officielle le 16 août. 

(photo : commune de Trois Rivières)

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