De nouvelles bouées de mouillage vont être installées au sein de la Réserve naturelle
Les bouées de mouillage à Pinel, Tintamare, Rocher créole et Caye verte sont gérées par la Réserve naturelle de Saint-Martin. Il en existe deux types : les jaunes qui doivent être utilisées par les bateaux de cinquante pieds et de quinze tonnes maximum et les blanches pour les navires mesurant trente-cinq pieds et de huit tonnes maximum. Face à «un constat de hausse de la fréquentation nautique et des conflits d’usages», au vieillissement du parc des bouées, lequel est aussi «mal adapté», l’association souhaite «mettre à niveau» ces équipements d’accueil nautique* «afin de réduire les pressions subies par les écosystèmes marins côtiers et d’assurer la sécurité des visiteurs».
Pour cela, elle a organisé des consultations avec les professionnels du nautisme, usagers de la Réserve et autres membres de la population civile (conseil de quartier) afin de recueillir leurs avis et besoins sur l’implantation de nouvelles bouées autour des quatre principaux sites protégés. «A l’issue des différents travaux, le parc de bouées de mouillage révisé pourrait ainsi proposer un total de soixante-cinq bouées : vingt-quatre bouées à Baie Blanche/Tintamare, vingt-deux à Pinel, treize au Rocher Créole, quatre sur les sites de plongée (Basse Espagnole, le Remorqueur, Chico 1 et 2), deux bouées à Caye Verte ainsi qu’un chenal de navigation à Pinel», annonce la Réserve.
Selon ce plan, vingt-huit nouvelles unités seraient à installer sur l’ensemble des sites : quatre pour les kayaks, six pour les navires jusqu'à trente-cinq pieds, treize pour les bateaux jusqu'à cinquante pieds et cinq pour les plus de cinquante pieds. Six corps-morts déjà existants seraient à réparer et/ou modifier au Rocher créole et Tintamare (le corps-mort renforcé permettraient d’y accueillir des navires plus gros).
«Cette proposition [de renouvellement du parc de bouées] n’est cependant pas définitive et reste susceptible d’évoluer entre ces éléments et la proposition technique formulée par le futur prestataire en charge du déploiement», précise la Réserve dont «l’objectif premier est l’atténuation des impacts négatifs liés à la fréquentation, sur les écosystèmes marins côtiers, tout en améliorant l’adhésion et l’expérience des usagers».
Détail des propositions d’installer des bouées site par site
- Îlet Pinel
« La zone de Pinel, jusque-là dépourvue de bouées de mouillage depuis plusieurs années, a été identifiée comme site prioritaire de déploiement du nouveau parc. Il s’agit d’une zone très fréquentée et soumise à une forte pression d’ancrage sur un herbier marin traduisant une dynamique de dégradation ces dernières années », précise la Réserve, le gestionnaire.
Lors de l’atelier de consultation, les participants ont proposé un parc de trente-trois bouées mais après étude des propositions et arbitrage par le gestionnaire, un parc de vingt-deux bouées a été retenu avec un «ajustement du nombre de bouées» selon les contraintes budgétaires. (Pour plus de détails sur l'aménagement de la zone de mouillage à Pinel : cliquez ici).
- Tintamare/Baie blanche
Aujourd’hui, la zone propose dix-sept bouées jaunes pour l’accueil de navires de cinquante pieds / quinze tonnes maximum. L’ancrage, bien que réglementé, reste très majoritairement pratiqué, précise la Réserve.
Lors de l’atelier de concertation, les participants ont proposé un parc de vingt-six bouées et c’est au final, un parc de vingt-quatre qui a été retenu par le gestionnaire. Deux des trois bouées les plus proches de la plage n'ont pas été retenues.
- Rocher créole
La zone dispose de onze bouées (six blanches et cinq jaunes). «Certaines de ces installations en place nécessitent des réparations, afin d’être à nouveau exploitées», convient le gestionnaire.
Après arbitrage, le gestionnaire a proposé de porter le parc à treize bouées, les participants à l’atelier de consultation avaient suggéré de le porter à quatorze.
Une des bouées réservées aux clubs de plongée autorisés à exercer dans la Réserve sera déplacée à l’ouest, permettant de varier le départ des plongées (débutants/confirmés), de proposer deux expositions différentes à la houle et limitant les risques de mélange de palanquées entre clubs/bateaux», précise la Réserve.
- Caye Verte
La zone possède deux bouées. «A l’issue de l’atelier de concertation en ligne, il n’y a pas eu de consensus sur l’installation ou non d’équipements permettant le mouillage sur la zone. D’autres propositions sont à l’étude, comme la définition d’une zone d’ancrage autorisé, comme alternative à l’implantation d’un équipement particulièrement exposé. Mais pour l’heure, aucune décision n’est arrêtée, d’autant que le site ne fait actuellement pas l’objet d’un financement prévu pour son aménagement», explique la Réserve.
(crédit photo : bouée au Rocher créole, Réserve naturelle)
* La révision du parc de bouées de mouillage s'inscrit dans le cadre du projet ReCorEA Saint-Martin pour « Atténuation des pressions anthropiques subies par les récifs coralliens et Ecosystèmes Associés » qui bénéficie du soutien financier de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), l’AGRNSM, ATOUT France et la Fondation Véolia. Récemment récompensé de la palme « Herbiers » lors de la 10e édition de la palme IFRECOR (Initiative Française pour les Récifs Coralliens), le projet d’une durée de deux ans se concentre sur l’étude et la protection des récifs coralliens, herbiers et mangroves dans le Réserve Naturelle Nationale de Saint-Martin.