Cancer : peu de Saint-Martinois participent au dépistage organisé
Alors qu’octobre rose démarrait à peine, le ministère de la santé a annoncé lundi 3 octobre 2016 la « rénovation profonde » du dépistage du cancer du sein suite au scandale provoqué par les conclusions d’un rapport ( http://www.concertation-depistage.fr/wp-content/uploads/2016/10/depistag...) critiquant le système actuel. En cause notamment, les surdiagnostics et les surtraitements.
Malgré les polémiques, tous les professionnels de la santé s’accordent sur un point : plus un cancer est détecté tôt plus le ou la patient(e) augmente ses chances de survie et de guérison. Aux Antilles, la priorité pour les acteurs de la santé, est déjà de réussir à convaincre les populations cibles de se présenter aux examens du dépistage organisé. A Saint-Martin, où le dépistage du cancer du sein organisé existe depuis plus de 10 ans, plus de 6 femmes sur 10 ne participent pas. Pourtant, selon les chiffres de la Ligue contre le cancer, 1 femme sur 8 devrait être touchée par le cancer du sein à un moment de sa vie.
Le cancer du sein
53 % de cas de cancers diagnostiqués chaque année sur le département (220 à 250) atteignent des femmes d'âge compris entre 50 et 75 ans (tranche d'âge concernée par le dépistage organisé) et 29% de ces nouveaux cas touchent des femmes dont l'âge est compris entre 40 et 49 ans. C'est pourquoi il ne faut pas attendre l’invitation pour commencer. Avec l’Agwadec, le dépistage organisé du cancer du sein existe depuis 2004 en Guadeloupe. La population cible (les femmes, assurées sociales, de 50 à 74 ans ne présentant pas de facteurs de risques) est invitée tous les deux ans à partir des fichiers de l’assurance maladie. L’examen, gratuit, consiste en une mammographie de quatre clichés minimum.
A Saint-Martin la population cible se compose actuellement de 3727 femmes. Entre le 1er janvier 2015 et le 26 octobre 2016, 5851 courriers leur ont été envoyés (3727 invitations + 2224 relances). Il faut donc 5, 6 courriers pour convaincre une femme de se déplacer (contre 3,2 courriers sur l’ensemble du département). « Un taux de participation de moins de 30% ce n’est pas bon » assure le DR bachelier billot, médecin coordonnateur des dépistages de l'Agwadec, qui rappelle, par ailleurs, qu’une femme qui fait une mammographie a 95 de chances que tout soit normal.
Le cancer colo-rectal
Depuis 2008, l’Agwadec s’occupe également du dépistage organisé du cancer colo-rectal. Depuis octobre 2015, le dépistage de ce cancer qui est le deuxième le plus fréquent (après celui du sein pour la femme et de la prostate pour les hommes) est réalisé avec le test Oc Sensor, transmis directement en métropole pour recherche de sang dans les selles.
La population cible du dépistage organisé du cancer colo-rectal à Saint-Martin se compose de 6100 hommes et femmes. 5968 ont été invitées par courrier entre le 1er octobre 2015 et le 27 octobre 2016, et 2220 ont été relancées, afin d’aller retirer leur kit de test en pharmacie et le renvoyer pour l’analyser. Mais il aura fallu 10,7 courriers en moyenne pour convaincre une personne d’effectuer le test. Au final seuls 764 tests ont été reçus, les femmes ayant été les plus assidues. Seuls 4% étaient positifs. Mais 28% étaient non analysables. Il faut en effet poster directement l’échantillon et de préférence un lundi matin.
L’Agwadec espère pouvoir lancer le dépistage du cancer du col de l’utérus dès 2017.
* Association guadeloupéenne pour le Dépistage des Cancers
Commentaires
Le cancer du sein ne touche
Le cancer du sein ne touche pas 53% des femmes entre 50 et 75 ans (tranche d’âge du dépistage organisé) ni 29% entre 40 et 49 ans.
En fait sur les cas de cancers diagnostiqués chaque année sur le département ( 220 à 250 ) 53 % de ces cas atteignent des femmes d'âge compris entre 50 et 75 ans et 29% de ces nouveaux cas touchent des femmes dont l'âge est compris entre 40 et 49 ans
Concernant le cancer colo rectal , pour le moment aucun patient assuré social de Saint Martin n'a été relancé à deux reprises. Les 2220 relances envoyés sont des courriers de 1ere relance qui invitent la personne à consulter son médecin référent . les courriers R2 seront envoyés dans quelques jours aux assurés sociaux n'ayant répondu ni à l'invitation ni à la première relance