Le BTS Hôtellerie-Restauration-Tourisme est lancé
« Ma mère est traiteur et je voulais relever ce challenge pour elle » raconte Katya, qui a obtenu son bac pro secrétariat en 2008, puis travaillé dans différents domaines, suivi une formation d’agent de sécurité au Greta, avant de s’inscrire au BTS Hôtellerie-Restauration Option A Mercatique l’été dernier, incitée par sa maman. Comme elle, les élèves de la première promotion majoritairement féminine du BTS se sont présentés chacun leur tour avec une aisance surprenante devant la presse et les membres du comité de pilotage. Leurs parcours sont relativement différents, certains viennent d’obtenir leur bac à Saint-Martin (général ou professionnel hôtellerie-restauration), d’autres ont tenté d’autres filières en métropole ou ailleurs et ont finalement décidé de revenir sur l’île.
FORMER UNE MAIN D'OEUVRE HAUTEMENT QUALIFIEE
Encouragé par le président de la République lors de sa visite à Saint-Martin en mai 2015, le tant attendu BTS Hôtellerie –Restauration –Tourisme était officiellement lancé ce lundi 5 décembre à l’annexe du lycée des îles du Nord. Même si les cours ont commencé le 21 novembre. L’objectif de cette nouvelle formation dispensée en trois langues (français, anglais et espagnol) étant de former une main d’œuvre dotée d’un haut niveau de qualification, comme l’a rappelé Michel Sanz, le chef du service de l’éducation, en préambule de cette réunion de lancement à laquelle assistaient les membres du comité de pilotage (la COM, l’Etat, le Greta, l’Education nationale, Ladom, l’association des hôteliers) ainsi que deux inspectrices de l’académie de Guadeloupe chargées du contenu et du déroulé pédagogique.
Parmi la vingtaine de candidatures reçues, seules onze ont été retenues. D’abord sur dossier, puis sur entretien. Dix-huit élèves auraient permis de mieux accueillir les coûts, mais le but n’était pas d’inonder le marché ou de prendre le risque de faire confiance à des jeunes qui n’auraient pas tenu la distance. En dehors d’une base de connaissances de la filière et des langues, ils ont été sélectionnés sur leur personnalité, leur envie et leur manière d’être. «Ce sont aussi des métiers de personnalité», a avancé Philippe Thévenet, le représentant de l’association des hôteliers, arguant qu’ils allaient être amenés à rencontrer les clients et devoir travailler en équipe. «Ce sont des métiers très difficiles mais gratifiants» a-t-il assuré.
ALTERNER ENTRE FORMATION THEORIQUE ET PRATIQUE
L’équipe pédagogique, appuyée par quatre enseignants du lycée hôtelier du Gosier (Guadeloupe) a quant à elle été sélectionnée par Janine Hamlet, la proviseure du lycée professionnelle également présidente du Greta, ainsi que par les deux inspectrices.
La formation, étalée sur deux ans, comprend 33 semaines de cours théoriques dispensés au centre du Greta, et 39 semaines en entreprise (dont huit de stage à l’étranger), a expliqué Roger Annerose, conseiller au Greta et membre du comité technique sur ce projet avec Christophe Parisot.
Le BTS se veut tournant. L’année scolaire 2016-2017 marque l’ouverture du BTS Hôtellerie-Restauration Option A Mercatique. Elle sera suivie en 2017-2018 par la création du BTS Hôtellerie-restauration Option B consacré aux arts culinaires, et en 2018-2019 par le BTS Tourisme qui devrait coïncider avec l'ouverture d'une licence pro dédiée aux diplômés du BTS Option A qui souhaiteront poursuivre leurs études. Un format qui n’existe nulle part ailleurs car réalisé sur mesure par les différents partenaires, en fonction des besoins du territoire.
UNE FORMATION UNIQUE ET SUR MESURE
En dehors du Riu qui a déjà signé un contrat de professionnalisation, plusieurs structures se sont engagées à accueillir les stagiaires dont l’Esmeralda, La Samanna, le Grand Case Beach Club, le Beach et l’Alamanda.
Afin de s’assurer que les élèves soient dans la situation la plus confortable possible et ne soient pas débauchés au cours de leur formation, ils reçoivent des indemnités. La COM finance le matériel et l’aide individuelle à la formation, et le Pôle Emploi totalement cinq jeunes, tandis que LADOM complète leurs salaires et prend en charge la totalité des billets d’avion pour les stages à l’étranger. L’Opcalia qui récolte la taxe professionnelle va payer la formation théorique au Greta. Enfin la CCISM accompagne les entreprises qui accueillent des stagiaires. Un travail de longue haleine, mais donc aussi d'équipe. C'est pourquoi Janine Hamlet a souhaité placer ce BTS sous le thème de la persévérance et qu'elle a imploré les étudiants : "Ne nous lâchez pas !" .