Faire de Sandy Ground "une vitrine et non plus un simple axe de transit"

Ce mardi 15 août se déroule la fête de Sandy Ground. Des animations culturelles et sportives sont organisées dans l’après-midi au stade Albéric Richards ainsi que dans la soirée. Ce matin a eu lieu la cérémonie officielle à laquelle ont participé le conseil territorial, celui des jeunes, la députée, le sénateur, le sous-préfet et secrétaire général de la préfecture, représentants des conseils de quartier et autres personnalités.

Tous ont voulu valoriser ce quartier qui jouit d’une mauvaise réputation. «À tort ou à raison, Sandy Ground n’a pas toujours bonne presse : c’est le lot, souvent, des quartiers dits populaires ou prioritaires, où le chômage et la précarité sont plus présent qu’ailleurs», a commenté Yawo Nyuiadzi, deuxième vice-président de la COM, chargé de lire un message du président Gibbs, absent. «S’il reste beaucoup à faire pour changer l’image de notre quartier, il faut également saluer tout ce qui a été fait et tout ce qui est fait au quotidien par celles et ceux qui refusent de se voir placardiser sous cette étiquette de quartier sclérosé», a-t-il poursuivi.

Quelques minutes plus tôt, c’est dans ce même état d’esprit que s’est exprimé Pierre-Lou Richeux, membre du conseil territorial des jeunes. «C’est là où j’ai vécu les premières expériences de ma vie. J’ai vu ce quartier évoluer positivement et toutes ces personnes qui s’investissent », a voulu partager le jeune homme pour qui «grandir à Sandy Ground a été un grand enrichissement humain».

Précisément, le sénateur Guillaume Arnell a rendu hommage à Claude Tage, décédé en 2014 et Aline Hanson qui ont beaucoup fait pour Sandy Ground. «Il faut poursuivre le travail qu’ils avaient commencé», conçoit-il. «Ce quartier respire la présence et l’investissement» de l’ancienne présidente de la COM, a souligné Thierry Mahler, sous-préfet et secrétaire général de la préfecture. Les festivités de la journée étaient d’ailleurs dédiées à Aline Hanson selon la volonté du conseil territorial.

Pour Daniel Gibbs, «l’État et la Collectivité se sont peut-être jusqu’ici trop reposés sur ces associations» de quartier et d’insertion qui œuvrent à l’amélioration des conditions de vie et au quotidien de la population. «Nous avons trop longtemps délégué le rôle qui pourtant nous appartient de changer l’image de Sandy Ground en y apportant les réponses et les dispositifs auxquels les habitants ont droit de prétendre au même titre que les Saint-Martinois de Grand Case ou de Marigot», estime le président dont les propos ont été applaudis. Et d’affirmer : «cette absence de volonté politique, cette impression d’abandon ou de délaissement doivent cesser, Sandy Ground doit retrouver sa fierté.»

Pour cela, Daniel Gibbs entend faire de ce quartier qui est le «premier village que traversent les touristes», une «vitrine et non plus un simple axe de transit». Il veut ainsi «repenser l’organisation » du quartier en sécurisant les abords de la route principale, en le fleurissant, en aménagement une place publique.

En termes de sécurité, le vice-président a annoncé le déploiement d’une police territoriale de proximité afin «d’assurer une présence rassurante pour la population». Le président Gibbs se dit conscient du travail effectué par les gendarmes mais regrette qu’il soit parfois mal «compris par les habitants qui se sentent souvent stigmatisés». Thierry Mahler a indiqué que la gendarmerie avait réalisé plus de cinq cents patrouilles pédestres.

«Les politiques publiques existent, elles sont faites pour être exploitées au bénéfice de la population mais nous avons besoin que chacun prenne ses responsabilités. Chacun à son niveau doit comprendre qu’il a un rôle à jouer dans la propreté, la sécurité et l’image de son quartier», a cherché à faire admettre la nouvelle majorité politique.