My Bella Box, pour que les règles riment avec bien-être

Initiative Saint Martin Active organise la troisième édition du concours de l’innovation. Partenaire de l’événement, SoualigaPost.com présente chaque jour l’un des candidats.

A l’heure où études, articles et documentaires mettent en évidence la toxicité de la plupart des protections hygiéniques présentes sur le marché, rares sont les femmes qui s’attardent sur leur composition. Tentant d’apporter une réponse à cette problématique sanitaire d’envergure, Isabelle Agnès-Lake, candidate au concours de l’innovation d’Initiative Saint Martin Active qui n’a pas peur d’appeler un chat un chat, a inventé My Bella Box. « Je souhaite proposer un abonnement comprenant protections hygiéniques bios et soins (infusions, huiles…) pour que les femmes puissent prendre soin d’elles pendant leurs règles. » explique la jeune femme de 27 ans dont le franc-parler est rafraîchissant. Celle-ci s’indigne en effet : « toutes les filles sont train de mettre n’importe quoi dans leur chatte et après on s’étonne des chocs toxiques et autres maladies liées à l’infertilité. J’aimerais changer ça avec My Bella Box ».

Le principe est le même que la plupart des Box qui se sont développées un peu partout en Europe et aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années (cosmétiques, mais aussi fromages, vins, bières, thés…) : recevoir chaque mois chez soi une boîte comprenant des objets surprises sur un thème défini. Ici, on l’aura compris, il s’agit des menstruations. My Bella box n’a donc pas besoin de créer un besoin. Et sa cible s’étend sur une bonne partie de la moitié de la population : les femmes menstruées. En plus de faire livrer ses Bella Box à Saint-Martin, Isabelle Agnès-Lake a l’ambition de les expédier également dans le reste des Antilles voire même dans l’Hexagone.

Son projet, qui sera commercialisé sous la marqué Hello Bella, va au-delà de la simple préparation des boîtes et du choix de leur composition. Il consiste également, à terme, à faire fabriquer des protections hygiéniques bio comme des coupes en silicone végétal, des tampons en éponge et/ou coton bio, et des serviettes en fibres naturelles. Encore faut-il trouver un fournisseur : « j’ai déjà contacté des usines aux Etats-Unis et j’étudie les devis » confie-t-elle. Elle aimerait aussi, plus tard, installer des distributeurs dans différents endroits de l’île « en cas d’urgence ».

Les box dites « de filles » comprenant des protections hygiéniques bio existent déjà. Mais pas à Saint-Martin. C’est en quoi la Bella Box constitue une innovation pour le territoire. D’autant plus qu’Isabelle Agnès-Lake, passionnée d’herboristerie, prévoit de composer elle-même les infusions, huiles et produits bien-être aux propriétés médicinales qu’elle mettra dans les boîtes. Ainsi que de rédiger une newsletter intitulée « le journal des chattes », comprenant des articles et de la documentation sur l’histoire des menstruations et de l’image de la femme afin de banaliser cette honte que certains femmes ont encore durant cette période. « J’aimerais que Saint-Martin rentre dans le côte « aware ». Ici on ne vit que pour l’amusement on ne participe pas assez à des sujets sérieux. J’aimerais que Saint-Martin puisse être enfin à la tête de quelque chose autre que les drogues, les fêtes et les casinos. Un attrape touriste qui dépend des étrangers. J'aimerais installer dans le futur une usine de production pour que Saint Martin devienne un exportateur primordial dans le bien être féminin & bio. » avance-t-elle.

La jeune femme est née et a grandi sur l’île avant d’embrasser une carrière de mannequin à l’international. Ce projet constitue pour elle une transition du superficiel au naturel. Sans pour autant renier son parcours : « je vais utiliser mon image pour commercialiser mon produit.  Peut –être que toutes ces années dans le mannequinat m’auront préparée à ça. Je vais faire beaucoup de pubs, et de vidéos sur mon blog. Mon ambition est d’arriver à un soulagement général sur la question des règles et des protections hygiéniques. Cet abonnement à My Bella Box je pense qu’il faut le voir comme une assurance pour son utérus. »