Education : le syndicat SNUDI-FO dénonce les conditions de travail des enseignants

«Nous avons visité les écoles de Saint-Martin. A ce jour aucun des travaux promis par la collectivité n’a été fait. Les collègues ont repris dans des conditions inacceptables ! Nous demandons les rapports de l’inspecteur hygiène et sécurité. Nous renouvelons notre demande envoyée par mail au recteur restée sans réponse. Nous demandons les rapports écrits des commissions qui ont donné l’autorisation écrite des ouvertures des écoles. Nous demandons le planning des travaux à réaliser. Les promesses de la collectivité concernant les travaux n’ont pas été suivis d’effet», indique le personnel syndiqué de l'éducation nationale au SNUDI-FO qui a établi un rapport d’état des lieux des établissements scolaires à Saint-Martin.

«Les écoles élémentaires qui accueillent les écoles maternelles ne disposent pas de toilettes adaptées. Les enfants sont soient portés un à un par les enseignants et ATSEM sans formation à l’ergonomie. Aucun adaptateur ou marche-pied n’a été proposé. Les conditions minimales de sécurité ne sont pas réunies, une infestation de moustiques, vecteurs de la dengue, prolifèrent. Des cas de dengue ont été recensés sur l’île de Saint-Martin », précise-t-il.

De façon générale, les conditions de travail des enseignants dans les Iles du Nord sont déplorables.

«Lors de nos visites d’écoles, plusieurs enseignants nous ont expliqué que trop souvent les enfants de maternelle vomissent l’après-midi car ils ont  mangé trop vite. D’autres enfants se retrouvent au contraire avec que le petit-déjeuner dans le ventre car l’heure de l’école étant trop rapprochée, ils n’ont pas faim à 11h30 lors de la préparation pour l’école et partent sans déjeuner. Quant aux élèves scolarisés dès 7h00, ils arrivent souvent le ventre vide », rapportent-ils.

«Les enseignants sont confrontés à cette même réalité, en effet, trop souvent pris dans des démarches administratives, ils n’ont pas le temps de manger avant de reprendre à 12h30. Pour ceux qui doivent déposer leurs enfants, ou sont confrontés à des difficultés de transport, il est très difficile d’arriver à 6h50. Des collègues n’ayant plus qu’une voiture se retrouvent à devoir tous les matins déposer leur conjoint au travail parfois jusqu’en partie hollandaise dans la nuit afin d’arriver à l’heure», affirme le syndicat qui sollicite «de toute urgence, l’administration pour venir en aide aux enseignants obligés de louer une voiture pour assurer leur service, en prenant en charge les frais de location afférents».

Aides au personnel

«S’agissant des aides au personnel, le ministre  de l’Education Nationale, Monsieur Blanquer, nous a indiqué que plus de 100 000 euros avaient été débloqués par le ministère pour venir en aide aux collègues sinistrés. La directrice de cabinet du recteur de l’académie de la Guadeloupe avait expliqué que tous les jours les enseignants bénéficiaient de repas, que les billets de retour avaient été pris en charge par le Rectorat avec ces dits-fonds. Nous demandons, au vu du très faible nombre de collègues ayant bénéficié d’un repas un seul jour, le détail des écoles et du nombre de repas distribués. Certains enseignants ont eu un repas pour les remercier de leur présence. Il ne s’agit en aucun cas de situations habituelles ou régulières », conçoit le syndicat. Il demande «toute la transparence soit faite sur les dépenses dont les enseignants affectés à Saint-Martin ont pu bénéficier» ainsi que «le détail précis et le montant exact des dépenses relatives au transport par avion pour les enseignants ».