"Partir", le nouveau titre de RE-MI

«Re-mi, comme les notes» souligne Claude Rémi pour épeler son nom de scène. Un patronyme qui le prédisposait à la musique. A 27 ans, il sort son deuxième clip. Intitulé Partir, ce titre dénonce les violences conjugales dans un mélange de gospel, de pop créole et de R’n’B. «C’est un sujet qui me tient à cœur parce que beaucoup de gens de mon entourage en sont victimes» explique-t-il tout en dégageant une certaine sagesse pour son âge. Et ajoute :«J’emploi la première personne pour me mettre à leur place».

Cette chanson est née du challenge qu'il s’est auto-imposé. L'été dernier, alors qu’il séjourne à Paris chez sa sœur, il prend rendez-vous pour enregistrer en studio trois jours plus tard chez Deeve, un ancien de Saint-Martin qui travaille dans le milieu. Il possède bien la maquette de l’instru que lui a composée un ami (FKOnTheBeat), mais n’a encore ni le texte ni la mélodie. Il n’a donc pas d'autre choix que d’écrire une chanson en trois jours.

La musique ? «Je suis né avec» affirme le demi-finaliste du concours Trace Music Star 2016 qui compte plus de 6000 fans sur sa page Facebook. Ses influences oscillent entre gospel américain et Maître Gims, et son premier titre Paka Viv San Ou  est passé à la télévision et à la radio en 2014. Après s’être produit dans des comédies musicales lorsqu’il était élève au Lycée polyvalent, et récemment lors d’un gala de charité en Haïti pour l’association « Un toy, un smile » où il est bénévole, il continue de chanter dans la chorale de son église.

«Je ne veux pas m’imposer en disant ‘je suis une artiste’, mais c’est ma façon de m’exprimer». D’origine haïtienne, il naît et grandit à Saint-Martin élevé par une mère célibataire et reçoit une éducation religieuse évangéliste. Il commence à chanter à l’église, dans une chorale soul en Haïti, où il passe une partie de son enfance. Il se décrit comme très timide et se souvient avoir toujours chanté seul dans sa chambre. Comme un refuge.

Sa foi et sa passion lui semblent intrinsèquement liées. «Dieu m’a donné le don et j’ai découvert la musique à l’église». Musicalement, cela se traduit dans la touche gospel qu’il apporte à ses chansons. Dans ses textes, il parle aussi parfois de Dieu. Une dévotion qui ne l’empêche pas de garder la tête sur les épaules. En plus de la musique, il est agent de sécurité et sûreté. Et prépare actuellement son premier album.

S’il juge exagérée la réputation de la jeunesse saint-martinoise, il note toutefois un certain manque d’encadrement. «Je ne dis pas que je suis mieux que les autres, mais j’ai eu une mère qui a joué le rôle du père et de la mère. J’ai su ce qu’était qu’avoir faim, la souffrance, la misère. Ça m’a donné la rage de réussir pour la voir sourire. Et ça commence à marcher.»