Un programme européen pour restaurer les populations de mérous à Saint-Martin
Lors de la présentation de ses vœux, le directeur de la Réserve naturelle, Nicolas Maslach a introduit une nouvelle recrue. Aude Berger a été engagée, dans le cadre du programme LIFE BIODIV’OM, à la coordination des actions pour la restauration des populations de mérou de Nassau et de mérou géant.
Titulaire d’un diplôme de technicien supérieur de la mer, et d’une licence en protection de l’environnement, elle cumule diverses expériences professionnelles dont l'animation du Programme MaB de l'UNESCO (Réserve de Biosphère de Guadeloupe), mais aussi dans la pédagogie et la sensibilisation à l'environnement, et a déjà effectué plusieurs missions de terrain et de prise de données. En tant que chef de projet du programme LIFE BIODIV’OM elle réalisera un bilan socio-économique sur la place de ces espèces à Saint-Martin en matière d’écologie, de consommation et de tradition. Elle effectuera aussi un suivi de l’état des populations encore présentes et mènera des actions de sensibilisation du public en général et des scolaires en particulier. Elle devra opérer des suivis expérimentaux afin d’étudier le recrutement de ces deux espèces, sachant que les larves de mérous migrent plusieurs mois sur des centaines de miles, au bon vouloir des courants, avant que les post-larves de jeunes mérous s’installent sur les récifs. Elle étudiera enfin une possible évolution réglementaire concernant ces espèces.
Il s'agit du premier programme LIFE sur Saint-Martin, programme de financement européen dédié au soutien de projet dans les domaines de l'environnement et du climat. « Ce programme est coordonné par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). La LPO est donc l'intermédiaire entre l'UE et La Réserve Naturelle Nationale de Saint-Martin » avance Aude Berger. Plus de 200 000 euros ont été alloués à la Réserve sur la période 2018 - 2023.
Ces deux espèces de mérous que sont le géant et celui de Nassau sont en effet menacées. « Appréciés des plongeurs en raison de leur curiosité à leur égard, ces mérous sont des prédateurs supérieurs importants écologiquement - ils pourraient notamment réguler la présence du poisson-lion - mais aussi économiquement à plus long terme, pour la finesse de leur chair » indiquait la Réserve naturelle dans son journal de décembre 2018.
Le mérou géant (Epinephelus itajara) est carrément en danger critique d’extinction sur la liste rouge mondiale. Il s’agit de la plus grande espèce de mérou de l’Océan Atlantique et c’est également une des deux plus grandes espèces de poissons osseux existantes. Il peut atteindre 2,50 m pour un poids de 400 kg. Il fréquente les eaux tropicales et subtropicales de l’Océan Atlantique, et plus particulièrement les baies, estuaires bordés de mangroves et les habitats rocheux côtiers. Victime d’une surpêche dans les années 1980, on n’en trouve presque plus aux Antilles. La Réserve a pu en observer localement une fois tous les deux ou trois ans.
Quant au mérou de Nassau (Epinephelus striatus), il est en danger d’extinction. C’est une espèce de poisson voisine du mérou géant qui peut mesurer de 40 centimètres à un mètre, et atteindre un poids de 25 kg. La surpêche est sa principale menace et l’empêche généralement d’atteindre sa taille maximale. De plus, à Saint-Martin, les deux activités économiques principales, que sont le tourisme et le développement immobilier, contribuent à la destruction des habitats essentiels de ce poisson : aménagements côtiers, rejets d’eaux usées, défrichement du littoral et fréquentation des zones récifales.
La France abrite 10 % de la biodiversité mondiale connue grâce aux territoires Outre-Mer. Les Régions ultrapériphériques françaises (RUP) hébergent une biodiversité unique au monde et exceptionnelle à l’échelle européenne. Pourtant, son patrimoine naturel est fortement menacé. Le LIFE BIODIV’OM est le premier projet LIFE qui implique cinq RUP françaises et qui est porté par cinq associations de protection de la nature (LPO, GEPOG, GEPOMAY, SEOR et l’AGRNSM), un parc national.
Il vise à enrayer la crise de la biodiversité à laquelle sont confrontées ces cinq RUP françaises que sont la Guyane, La Réunion, la Martinique, Mayotte et Saint-Martin. L’objectif est de développer et déployer des méthodes concrètes, démonstratives et durables afin de répondre à l’urgence de la perte de la faune, de la flore et des habitats sauvages de ces territoires. Il cible deux objectifs environnementaux à Saint-Martin : augmenter la population de ces deux espèces de mérous, et renforcer la conservation des habitats qui leur sont importants.
(Crédits photo mérou de Nassau : Julien Chalifour).
Commentaires
ils sont mignon a la réserve
ils sont mignon a la réserve !
mais pourquoi encore accepter des jets skis a la B.O. qui est géré par la réserve ? les mérous vont s'habituer ?
La B.O. ne fait pas partie de
La B.O. ne fait pas partie de la Réserve naturelle de Saint-Martin.
Et la Baie du Cul-de Sac non plus.
Quand c'est pour arroser les
Quand c'est pour arroser les nantis qui squattent le lieu de ponte des tortues luth a Orient Bay, il n'y a plus personne.....Allons y scooter et compagnie, rien a foutre de l'environnement quand il faut faire des tunes c'est fermez la et circulez ! Ah oui, Cul de Sac non plus ! ça c'est pour les gars de pinel beach , à fond les langoustes et le kérosène dans la zone, de toutes façon c'est flingué avec les sargasses....En fait c'est quand ça arrange les potes et le porte feuille qu'on autorise les moteurs et puis quand on veut virer un vieux de son terrain, c'est la réserve !!!
What a shitty situation ! Merci madame pour les mérous, on en reparle dans un an.
Ben heu... non, pas la peine
Ben heu... non, pas la peine d essayer d expliquer en fait...