13.06.2019

PPRN : les constructions d’hôtels en bord de mer sont interdites à Saint-Martin depuis 2011

En matière de tourisme, la révision du PPRN changerait peu la donne . Seuls les établissements détruits ne seraient pas aujourd'hui à être reconstruits.

Un Américain ou un Européen décide de passer une semaine de vacances sous les Tropiques pour profiter de la mer et du soleil. Il a le choix entre deux hôtels : le premier situé sur la plage, le second situé à 500 mètres de la plage. La probabilité qu’il choisisse le premier est bien évidemment très grande. C’est pourquoi, lorsque les services de l’Etat annoncent dans le cadre de la révision du plan de révision des risques naturels (PPRN) de Saint-Martin que la reconstruction des hôtels en bord de mer doit être repensée, cela suscite de la colère et de l’incompréhension ; le développement économique de la partie française pouvant être fortement impacté en sachant que dans la partie Sud de l’île les constructions sur le littoral (côté mer ou côté lagon) sont toujours autorisées. Mais cette annonce de l’Etat est-elle vraiment nouvelle ?

La révision du PPRN propose de placer tout le littoral de la partie française en zone rouge clair ou foncé ; selon la couleur la rénovation et/ou la reconstruction et/ou la construction est autorisée. Mais dans les deux zones rouges, aucune nouvelle chambre à coucher ne serait autorisée. Sachant que les règles s’appliquent tant aux habitations qu’aux hôtels, il serait donc interdit de concevoir un nouveau projet immobilier sur le littoral. Or c’est déjà le cas.

Le PPRN a été adopté – sans protestation ou contestation - à Saint-Martin en 2011 avec un zonage dont les contraintes, selon les aléas, varient de faibles à fortes. Il existe des zones bleue, orange et rouge.

La zone rouge correspond à une «zone inconstructible». Cela signifie que depuis huit ans, «la création ou l’extension de zones d’habitat ou d’activités» y sont interdites sur une grande partie du littoral (plages de Terres Basses, Friar’s Bay, Baie O, Anse Marcel, Cul de Sac, Oyster Pond, etc.). Une mention concernant «les travaux, aménagements, ouvrages ou bâtiments d’exploitation liés à l’activité touristique ou la mer», précise toutefois que ces derniers sont autorisés mais ne peuvent avoir «de visée ou de fonction d’hébergement». Autrement dit seuls les établissements type restaurants, clubs de plongée, de voile, etc. peuvent y être implantés à la condition qu’ils soient conçus afin de «limiter les dommages sur les biens et les personnes».

A noter que le projet de construction de villas de luxe à l’extrémité Ouest de la plage de la Baie Nettle se situait en zone rouge et donc, selon le règlement du PPRN, ne pouvait  pas être développé.

La zone orange actuelle (littoral de la Baie Nettle, Grand Case, Marigot) correspond à des «contraintes spécifiques très fortes». Le règlement y interdit aussi toutes «constructions nouvelles» sauf exceptions. En matière de tourisme, sont autorisés les mêmes établissements qu’en zone rouge, soit restaurants, clubs de voile, etc., les établissements avec des hébergements ne le sont pas.

Depuis 2011, le PRRN qui a été approuvé par les élus*, interdit donc toute nouvelle construction d’hôtels en bord de mer. Le placement en zone rouge de certaines zones ne change donc rien aux enjeux dans ce domaine.

En revanche se pose la question de la reconstruction du Club Orient à la Baie Orientale. Les services de l’Etat ont indiqué qu’elle devra être envisagée dans le cadre d’un projet d’aménagement global et certainement légèrement en retrait de là où l’hôtel était avant Irma.

Concernant les hôtels existants endommagés, ils pourront être autorisés à être reconstruits en zone rouge clair et réparé en zone rouge foncé à la condition, dans les deux cas, qu’il n’y ait pas de chambre à coucher au rez-de-chaussée. Cela concerne tous les hôtels de la partie française, y compris l’ex-Mercure à la Baie Nettle ou l’ex-Riu à l’Anse Marcel qui se trouveraient, eux, en zone bleue dans le nouveau PPRN, mais qui seraient tout de même tenu de réduire leur vulnérabilité en plaçant les chambres au dessus de la côte de référence.

En revanche, la révision du PPRN n’est pas encore précise quant aux établissements type restaurants. Si le règlement actuel les autorise en zone à fortes contraintes, reste à voir ce que dira le nouveau. En sachant que toute la plage de la Baie orientale se trouve en rouge foncé (aucune nouvelle construction et reconstruction autorisée) et que les bâtiments situés sur la plage de Grand Case sont eux en zone rouge clair (reconstruction autorisée de même que les constructions dans le cadre d’un projet d’aménagement global).

Enfin, le PRRN de 2011 interdit aussi la reconstruction en zone rouge des bâtiments détruits par la houle cyclonique (sauf restaurants, clubs de voile, etc.) et les extensions de constructions existantes.

* Le conseil territorial s’était réuni le 26 octobre 2010, dix-neuf élus avaient approuvé le PPRN tel qu’il existe aujourd’hui et deux n’avaient pas pris part au vote. Le 2 septembre 2010 les cinq élus présents au conseil exécutif avaient aussi validé le document.

Légende : carte du PPRN de 2011 actuellement en vigueur.

Estelle Gasnet
8 commentaires

Commentaires

merci Estelle Gasnet et Fanny Fontan pour votre très bon travail de journalisme !

votre article est complètement faux, les terrains de la baie nettlée par exemple étaient parfaitement constructibles (hotels ou résidences), idem baie orientale (boo boo jam), coralita, anse marcel ....etc. la bande de la zone rouge était de 18 m et maintenant elle passe à 50 m

Encore un beau trouble dans tous les esprits !

Et à saint Barthélemy ,pas de pprn?
Pas
de zones rouges?
Bizarre, non?
Une explication s'impose

si les restaurants de la BO n'ont pas le droit d'être reconstruits, pourquoi ont il le droit d'exercer ? car ils sont ouverts tous les jours sans la moindre inquiétude

Baie Nettle rien n’aurait dû être construit mais la loi Pons de défiscalisation excitait tous ces voyous sans scrupule, promoteurs véreux , bandits constructeurs ..ils ont construit avec la complicité du Maire voyou de l’epoque ,Fleming , aujourd’hui il faudrait tout abattre ....mais patience la nature va s’en charger ‘rendez vous au prochain cyclone ou pochait tsunami ...on rira bien

Pfff. Mon cul ouais. Juste une histoire pour dire que l'état à raison. Au prochain cyclone ils vont disparaitre du paradis. Nous vivons sur une île malheureusement c'est le prix de vivre au paradis.

C'est une ile de voyous, c'est bien connu. Ils l'ont ruiné pour s'enrichir. Les gens honnêtes n'arrivent pas à vivre à saint martin.