27.08.2019

La COM revoit sa stratégie de déploiement du très haut débit sur le territoire

Les dégâts causés par Irma sur le réseau numérique ont poussé la COM à réviser son schéma directeur d’aménagement numérique.

Au lendemain d’Irma faire de Saint-Martin un territoire «résilient» était une évidence. Parmi les décisions prises, celles d’enfouir les réseaux secs. La logique voulait qu’ils soient enfouis en même temps afin de limiter les travaux et la gêne pour les usagers de la route. Or, cela s’est révélé plus facile à dire qu’à réaliser.

Le contexte

Mi-décembre 2017, le chantier d’enfouissement est lancé par EDF sur le boulevard de Grand Case. Il doit servir de modèle et de base pour estimer le coût d’enfouissement des réseaux numériques. Selon un diagnostic réalisé en partenariat avec la Banque des territoires (ex Caisse des Dépôt et Consignations), l’enfouissement des réseaux aériens représenterait un investissement de plus de 18 millions d’euros ; un investissement qui doit être supporté soit par la COM soit par les opérateurs privés sur fonds propres. Car si EDF bénéficie d’aide à hauteur de 14,7 millions d’euros de la part de l’Etat via le fonds d’amortissement des charges d’électrification (Facé), aucune subvention de ce type n’est accordée pour enfouir les réseaux téléphoniques-internet. C’est pourquoi le chantier avance plus facilement pour EDF.

Le montant de l’investissement pourrait toutefois être réduit s’il y a mutualisation des travaux aveC EDF ; il ne dépasserait pas alors les 14 millions d’euros. Or, «de fortes incertitudes demeurent sur le coût», souligne la COM. «EDF tarifierait en effet sa prestation d’enfouissement des réseaux télécoms à environ 300 euros le mètre linéaire à la collectivité alors que les tarifs moyens sont compris entre 70 et 120 euros», précise-t-elle.

EDF ne s’est pas non plus entendu avec les opérateurs sur le chantier de Grand Case et a ainsi demandé qu’ils traitent directement avec les entreprises chargées de l’enfouissement.

Dans ce contexte post Irma compliqué, la COM a revu sa stratégie de déploiement du très haut débit sur le territoire.

Ce qui avait été décidé avant Irma

En 2015, la Collectivité avait décidé de construire un réseau d’initiative publique (RIP) sous forme de délégation publique concessive pour le déploiement du FttH (fiber to the home) de bout en bout. Puis trois opérateurs (d’infrastructure) ont émis le souhait d’investir eux-mêmes pour déployer la fibre, soit THD Tel, Orange et Dauphin Telecom. «La répartition des zones de déploiement entre ces opérateurs et leur formalisation au travers de conventions avec la COM et l’Etat sont en cours», indique la COM.

Cependant la donne a changé suite au passage d’Irma qui a considérablement endommagé les réseaux numériques. «Les opérateurs privés ne pourront sans doute pas assumer sur leurs fonds propres les investissements nécessaires à l’enfouissement des réseaux, car le modèle économique de reconstruction du génie civil est difficilement compatible avec leurs capacités et horizons d’investissements », convient la COM.

Ce que la COM veut faire aujourd’hui

«Plusieurs solutions sont envisagées pour la reconstruction des réseaux numériques fixes», indique la collectivité. Parmi lesquelles celle d’un déploiement du très haut débit par la COM pour les réseaux de desserte ce qui nécessiterait la construction de 80 km de génie civil ainsi que 70 km de réalisation de raccordements terminaux. «Les opérateurs pourront y déployer alors la fibre jusqu’à l’abonné. Le reste du territoire devrait être déployé par les opérateurs privés sur investissement propre», commente la COM.

A noter que la Banque des territoires étudie la faisabilité d’un partenariat public/privé et que l’Etat s’est engagé à verser une subvention de 5 millions d’euros et l’Europe de 1,5 million.

Ce que la COM doit faire aujourd’hui

Pour mettre en application sa nouvelle stratégie de déploiement de THD sur son territoire, la COM doit modifier son SDTAN, schéma directeur d’aménagement numérique.

La révision du SDTAN devra permettre d’actualiser l’état des lieux des infrastructures numériques à début 2019 et d’élaborer des scenarios techniques et économiques avec des partenariats privés/publics ; l’objectif étant une «couverture THD du territoire d’ici 2022».

La banque des territoires et l’Etat ont apporté leur soutien financier à la COM dans cette démarche.

Estelle Gasnet
7 commentaires

Commentaires

Le SDTAN de Saint-Martin a été approuvé par le CT du 25/06/2015 et réactualisé par le CT du 13/10/2016 pour un coût estimatif de 21 M€, jusqu'en 2020, dont 5 M€ à la charge de la COM et 5,4 M€ de l'Etat.
On parle maintenant d'une nouvelle révision de ce SDTAN et d'une couverture du Très Haut Débit sur la totalité du territoire à l'horizon 2022.
"L'horizon est une ligne fictive qui recule au fur et à mesure qu'on avance...!"
Quel est le nouveau coût estimatif de ce SDTAN ?
Par ailleurs, pourrait-on savoir quel est le total de la redevance payée à la COM par chacun des opérateurs pour l'utilisation du Domaine Public pour leurs réseaux enterrés ?

Et voilà, une bonne grosse couche de technocratie et on repousse l'échéance de 2 années !!

Mais comment voulez-vous faire de Saint-Martin un territoire résilient et économiquement attractif si les entreprises ne peuvent pas avoir Internet ?

Après le PPRN (la construction), le SDTAN (les télécommunications)... c'est quoi la prochaine étape ? Le tourisme j'imagine. Quoi, vous ne connaissez pas le FIST ? C'est la Formule Insulaire de Supervision Touristique. Elle doit impérativement être révisée et ça va prendre 25 ans. Bien entendu pour ne pas fausser l'analyse, aucun touriste ne pourra mettre les pieds sur l'île pendant ce temps.
On dirait un sabotage à peine déguisé. La vraie question est : à qui profite le crime ?

Saint-Martin est à l’âge de pierre du numérique. Un débit en Giga ça n’existe pas sur l’île.
Saint-Martin c’est aussi une route défoncée en permanence.
Saint-Martin c’est la SAUR qui vend une eau aux bromates et qui doit refaire tout son réseau en cassant les routes prochainement (pour la rentrée).
Saint-Martin ce sont des élus qui font un pas en avant, et deux en arrière.
Mais cela fait partie de la Doce Vita sur la friendly island my dear.
Souriez vous allez en ch....

Je finis par croire qu'il y a une bonne dose d'incompétence dans ce domaine!!!

L'idée initiale de mise ne conférence des réseaux , comme on dit afin de mettre en tranchée commune des réseaux qui peuvent cohabiter, était une excellente idée . MAIS EDF ST MARTIN qui a ses entreprises attitrées (Eiffage et Ecre notamment) paie le prix fort ses tranchées et ne veut pas qu'on mette son nez dans ses magouilles......une tranchée facturée normalement 120 Euros par l'entreprise normale le mètre linéaire peut passer à 700 Eurso le mètre , voire plus , par 'entreprise qui "travaille" avec EDF//Corrution vous connaissez???

L'idée initiale de mise ne conférence des réseaux , comme on dit afin de mettre en tranchée commune des réseaux qui peuvent cohabiter, était une excellente idée . MAIS EDF ST MARTIN qui a ses entreprises attitrées (Eiffage et Ecre notamment) paie le prix fort ses tranchées et ne veut pas qu'on mette son nez dans ses magouilles......une tranchée facturée normalement 120 Euros par l'entreprise normale le mètre linéaire peut passer à 700 Eurso le mètre , voire plus , par 'entreprise qui "travaille" avec EDF : Corruption vous connaissez???

Les opérateurs de télécommunications n'ont jamais rien versé en taxe d'occupation.la mutualisation des réseaux ne s'est pas faite par manque de préparation. Du coup, réseaux humides et secs (électriques et télécommunications) vont faire cavaliers seuls au depriment de l'usager et du contribuable.