SXM Festival : quand électro rime avec déco
Depuis sa première édition, le SXM Festival ne mise pas que sur la musique électro, mais également sur la déco. Pour ceux qui n’étaient pas présents il suffit de regarder les photos prises l’année dernière pour réaliser d’emblée le soin apporté à la création d’une ambiance « extra-ordinaire ».
Abdou El Ouali, est le directeur de production du festival. Il coordonne l’ensemble des différents départements mais porte également la casquette de directeur artistique. « J’ai une chance inouie d’avoir été invité par Julian Arbia, fondateur du festival en tant que partenaire du SXM Festival, a venir travailler chaque année au paradis. J’aime tellement cette île, ses habitant, son atmosphère…Je n’ai envie que d’une chose : surpasser de loin toute attente. Concernant la direction artistique, je sélectionne les artistes pour tout ce qui est visuel et décoration, et dresse la ligne directrice à laquelle chacun va ajouter ses idées » explique-t-il. Il est par ailleurs le fondateur de Transahara un festival électro dans le désert marocain.
Comme annoncé précédemment, Happy Bay accueillera les événements quotidiens diurnes du SXM Festival. « On a essayé de s’inspirer un max de la culture taïnos (indiens ayant peuplé jadis les Caraïbes, très portés sur l’art, ndlr) dans un mélange de high-tech et d’ancien ». Tout comme l’année dernière, ils utiliseront à la fois des matériaux de récup (bois etc) pour en faire des sculptures, et des projections laser. « On va reproduire la statue d’un chef indien taïnos que l’on peut admirer à Puerto Rico ». L’objectif est de rendre hommage au passé tout en utilisant des techniques modernes.« Ce qui nous différencie des autres festivals dont la plupart achètent tout déjà fait, c’est le fait de fabriquer nos décors tout en renouant avec la nature ». La grande scène en est d’ailleurs un parfait exemple. Plutôt que de la louer, comme la plupart des organisateurs, l’équipe du SXM Festival l’a d’abord designée puis fait construire, après l’intervention d’un ingénieur. « Ce sera une scène unique », assure Abdou El Ouali.
En somme, l’édition 2017 conserve le même esprit que la précédente, mais dans une version accentuée. Les équipes artistiques de la première édition reviennent : Lugu Test Area un couple de Portugais spécialiste du recyclage, David Gumbs, un artiste Saint-Martinois pluridisciplinaire et Pao, colombienne de New York, décoratrices les plus reconnues de la scène Deep House. Mais ces deux équipes seront cette année rejointes par trois autres :
- Hoodie Salinas (Californie), utilise surtout des branches de bois pour réaliser ses sculptures
- Krzystof (Pologne) sculpteur spécialisé dans le métal. « Il fait des installations conceptuelles etdes sculptures cinétiques à partir par exemple de roues de vélos qui vont se mettre à bouger avec le vent » décrit Abdou El Ouali.
- Broll, sculpteur brésilien, fait notamment sculptures qui imitent la pierre avec d’autres matériaux, comme le ciment. Il sera chargé de réaliser la statue du chef taïnos.
La plupart de ces artistes sont environnementalistes. Et leur façon de travailler est par ailleurs organique. Ils ont désormais un mois et demi pour concevoir et monter la totalité des décors du festival. « Plus le temps avance et plus le projet évolue. Au fur et mesure de l’avancement, on va certainement laisser tomber des choses, et en ajouter de nouvelles. » anticipe le directeur artistique avant d’ajouter : « une fois que la team est réunie se crée une synergie et l’ambiance de travail est similaire à celle d’une résidence artistique avec des horizons, des disciplines et des niveaux d’expérience différents ».
Cette résidence d’artistes est ouverte et enthousiaste à l’idée de transmettre ses connaissances. L’organisation du festival recherche actuellement de jeunes artistes locaux avec un peu d’expérience personnelle en installation artistique pour accompagner cette équipe dans les trois dernières semaines de montage.«Nous avons déjà quelques pistes mais ceux qui sont intéressés peuvent nous écrire et en joignant leur portfolio sxm@sxmfestival.com».
Photos 1 : Souvenirs de l'édition 2016 Droits photos : SXM Festival
Photo 2 : Abdou El Ouali