Alcoolémie au volant : il échappe à l'annulation de son permis grâce aux failles de la justice
Il suffit d'une fois. Toutes les personnes qui savent qu'elles enfreignent la loi en prenant un jour le volant tout en ayant bu de l'alcool, en embauchant une personne sans la déclarer, etc., et qui, malheureusement, se font contrôler ce même jour par les forces de l'ordre, prétendent effectivement que c'était la seule fois qu'elle le faisait...
Cette ligne de défense a été adoptée jeudi dernier à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Martin par cet homme de cinquante-six ans convoqué pour avoir conduit son scooter sous l'empire d'un état alcoolique le 15 août dernier. Lors d'un contrôle de gendarmerie au rond-point d'Hope Estate, il présentait en effet un taux de 1,01 gramme d'alcool par litre de sang, en sachant que la limite autorisée est de 0,5 g par litre de sang.
Il ne nie pas les faits et s'en justifie. «Mon fils venait d'arriver, cela faisait six mois que je ne l'avais pas vu, donc on a fêté ça», explique-t-il au tribunal en précisant qu'il a bu «trois ou quatre Pastis». Et tente de minimiser les faits en insistant sur le caractère exceptionnel de l'événement. «Je ne bois plus depuis plusieurs mois car j'ai une cirrhose», confie-t-il en montrant ces dernières analyses de sang à la magistrate. Laquelle va rappeler de son côté que l'automobiliste n'en est pas à sa première condamnation pour les mêmes faits. En effet, il a déjà été condamné à trois reprises dont la dernière, seulement quelques mois plus tôt.
Aux yeux de la loi, il est en état de récidive légale et la justice doit ordonner l'annulation de son permis de conduire. L'homme va toutefois y échapper grâce - ou à cause tout dépend de quel côté on se place - au système judiciaire ici à Saint-Martin. Le fonctionnement de celui étant tel (l'explosion du TGI entre Basse-Terre et Saint-Martin fait, que, parfois, certains dossiers mettent du temps à être traités), les dernières condamnations de cet homme ne figurent pas à son casier judiciaire. Aussi, jeudi dernier, les magistrats étaient-ils dans l'incapacité d'affirmer d'un point de vue juridique, la récidive. Il s'en sort donc avec une suspension durant six mois ainsi qu'une peine de deux mois de prison avec sursis et une mise à l'épreuve de dix-huit mois avec obligation de soins.