Elle lui vole de l’argent pour l’obliger à participer à l’éducation de son fils
Le 9 mars 2016, D.W, retraitée, et sa fille G.W, infirmière, utilisent la nouvelle carte bancaire qui vient d’être envoyée à leur domicile ainsi que le code secret de leur fils et frère, pour retirer 1200 euros dans son dos. La victime de ces manœuvres frauduleuses habite chez elles et ne participe à aucun frais. Pis encore, il ne vient que pour manger et devient agressif lorsqu’il est drogué.
Il ne paie rien non plus pour son fils de huit ans dont il ne s’occupe pas alors qu’il en a pourtant la garde depuis que la mère l’a abandonné à la naissance. L’enfant est exclusivement élevé par sa tante et sa grand-mère chez qui d’ailleurs il vit toujours alors que son père a déménagé. « Nous avons fait une erreur mais ne regrettons rien parce que c’était le seul moyen que nous avions pour qu’il contribue financièrement » déclarent les prévenues aux gendarmes lors de leur interpellation suite au dépôt de plainte de la victime. « D’autant plus que l’argent provient de la CAF » expliquent-elles alors. Elles assurent lui avoir très vite rendu l’intégralité du retrait.
A la barre du tribunal correctionnel de Saint-Martin ce jeudi 16 février, elles restent dignes et se contentent de répondre aux questions du président du tribunal. « Depuis qu’il n’habite plus chez vous, votre fils (et frère) vient-il rendre visite à son fils ? » « Il vient parfois pour chercher son courrier, mais il ne s’occupera jamais de son fils » répondent-elles. La mère du petit aurait laissé une lettre avant de l’abandonner à l’hôpital, pour que l’enfant puisse être confié à sa grand-mère. «Quand ma mère a demandé à être responsable de l’enfant on lui a refusé comme il a déjà un père» rapporte la tante au tribunal. Le président du tribunal leur conseille alors de revenir devant le juge aux affaires familiales pour officialiser la garde.
Dans un bref réquisitoire, le vice-procureur Michaël Ohayon précise que parquet avait initialement orienté cette affaire vers une médiation pénale mais que cela n’a pas fonctionné. Il rappelle qu’utiliser la carte d’une autre personne pour retirer de l’argent à un distributeur automatique constitue une escroquerie. « Même s’il est contextualisé et justifié, le délit est caractérisé » avance-t-il avant de proposer une peine indulgente compte tenu du contexte, comme une amende avec sursis.
Après délibération, le tribunal déclare les deux femmes coupables. « Même si les faits se sont déroulés dans un contexte particulier, ils constituent tout de même un délit. » reprend le président du tribunal. Elles sont condamnées à une amende de 150€ chacune.