La TNT, une offre inégale entre la métropole et les outre-mer

En métropole, tous les foyers sont équipés de la TNT, la télédiffusion numérique terrestre. Ils la reçoivent gratuitement et peuvent regarder une trentaine de chaînes publiques et privées. A Saint-Martin, la situation est différente. Pourtant, ce n’est pas compliqué d’un point de vue technique de recevoir ce bouquet de programmes : une simple antenne type râteau est nécessaire. Parfois, il suffit même de poser une mini-antenne sur le poste de télévision. Mais la principale difficulté est de trouver ladite antenne localement.

Une fois l’antenne installée, vous pourrez regarder une dizaine de chaînes. Uniquement et essentiellement les chaînes de France Télévision (France 2, 3, 4, Ô, 24, Guadeloupe 1ère, chaînes locales et Arte). Ceci n’est pas propre à Saint-Martin. Ce contexte est le même dans tout l’outre-mer dont les territoires ne bénéficient ainsi pas d’un service similaire à la métropole. Cette inégalité est souvent dénoncée par les parlementaires à Paris. Elle l’a encore été il y a quelques jours par Huguette Bello, députée de la Réunion (Gauche démocrate et républicaine). Dans une question écrite adressée à la ministre de la Culture, elle a rappelé que «le calendrier préconisé en 2008 par le CSA pour le déploiement intégral de la TNT dans les outre-mer ne [s’était] pas réalisé».

LES CHAÎNES PRIVÉES PAYANTES EN OUTRE-MER

Le déséquilibre le plus marquant concerne l’offre des chaînes. En effet, une dizaine en outre-mer contre une trentaine en métropole. De plus, les chaînes privées nationales comme TF1 ou M6, ne sont pas accessibles gratuitement en continu. «Les chaînes privées gratuites de la TNT hexagonale ont opté pour une diffusion de leurs programmes par le biais d'accords commerciaux avec les distributeurs de services par voie satellitaire et avec les chaînes locales (…) Les téléspectateurs ultra-marins doivent continuer de payer quand ils souhaitent avoir à leur disposition les chaînes privées diffusées gratuitement sur le territoire hexagonal», poursuit la députée Huguette Bello. Aussi demande-t-elle à la ministre quelles «mesures elle compte prendre pour que les progrès techniques enregistrés par la télévision numérique ne soient pas synonymes de retards supplémentaires dans les outre-mer». Pour l’instant, aucune réponse n’a pas été apportée.

Pour rappel, des enveloppes budgétaires avaient été octroyées afin de financer le déploiement de la TNT dans les territoires, dont à Saint-Martin.