12.05.2016

Perola Bar ou le renouveau du Blue Mall

Royne et sa femme Vanessa
Royne et sa femme Vanessa
Ouvert début 2016, le Perola Bar est situé au rez-de-chaussée du Blue Mall. Un lieu unique où bonne bière rime avec rock'n'roll.

Le Blue Mall, ce centre commercial situé à Cupecoy inauguré en décembre 2013, alimente quelques rumeurs sur les réseaux sociaux. Malgré son emplacement de choix, et ses neuf étages, l'établissement ne semble pas attirer la foule. Que va-t-il devenir ? Selon Eduardo De Haay, marketing manager, il va être réorganisé. Toutes les boutiques, qui s’étalent actuellement sur les cinq premiers étages, vont être ramenées au rez-de chaussée. «Nous garderons les enseignes qui marchent et ajouterons celles que réclament les consommateurs. Nous allons reconstruire l’espace» explique-t-il. Quant aux étages 2 à 5, ils abriteront prochainement une grosse chaîne d’hôtel dont le nom ne peut pour l’instant être officiellement divulgué : «il y aura beaucoup de chambres et nous aurons besoin de beaucoup d’employés» avance-t-il tout en assurant que ce projet d’envergure participera au développement économique de l’île. L’idée est de redonner vie à ce géant en misant entre autres sur l'événementiel.

De la pub au pub

Le groupe FVI (Fondo de Valores Inmobiliarios), propriétaire du centre commercial, fait partie du TOP 100 des entreprises vénézuéliennes. Il possède également un Blue Mall à Saint-Domingue, ainsi que plusieurs autres malls au Venezuela. Royne Moreno a été invité à venir ouvrir le Perola Bar début 2016, dont le slogan sonne comme une évidence : «Good things happen to people who drink good beer». A 43 ans, ce passionné de bière et de rock qui n'est pas avare de conseils ou d'anecdotes, travaillait à l’origine dans une agence de pub au Venezuela. «Comme nous étions créatifs et aimions la bière, nous avons commencé à brasser il y a cinq ans. Dans notre pays, on ne trouve que trois bières industrielles type pils, et nous voulions découvrir d’autres saveurs. Ce n’était pas une micro-brasserie mais plutôt une nano-brasserie.» se souvient-t-il. Encouragés par leurs amis et clients de l’agence à qui ils avaient fait goûter leur production, ils se mettent à en vendre dans les hôtels et restaurants. Leur business a tout pour se développer mais le gouvernement voulant «garder tout le marché», ils n’obtiennent pas les licences nécessaires et décident donc de s’expatrier. D’autant plus que les ingrédients sont difficiles à importer.

Plus de 50 bières à la carte

Après un passage à Miami en 2015 où ils se rapprochent de la micro-brasserie MIA en qui ils trouvent des partenaires, Royne et ses amis atterrissent à St. Maarten. L’île représente pour eux une véritable opportunité, puisqu’il n’existe aucun lieu où l’on trouve de la bonne bière vendue à la pression. Royne voit beaucoup de similitudes entre la bière et la musique : «ce sont deux domaines dans lesquels on peut apprendre tous les jours et découvrir différentes cultures». Il propose plus de 50 bières. Toutes les pressions viennent pour l’instant de MIA, importées dans des fûts en plastique. Tandis que celles en bouteilles proviennent de différents endroits du monde. Une façon de voyager sans avoir à se déplacer. A ce melting-pot ils décident d’ajouter leur propre culture en nommant le lieu Perola, qui signifie familièrement plusieurs choses, dont « cannette usagée ». La majorité de la clientèle est américaine (étudiants et touristes). Même si selon le gérant, de nouveaux Français viennent chaque jour, pour l’Happy Hour. Stickers, T-shirts, concerts en terrasse et design à la fois roots et post-industriel, confèrent au lieu des airs de Williamsburg, ce quartier de Brooklyn plutôt hipster. En attirant la jeunesse, le Perola Bar semble symboliser le renouveau du Blue Mall. 

Fanny Fontan