Vols à main armée : prison ferme
Le prévenu a été condamné à cinq ans de prison ferme mais il pourrait en faire 1,5 de plus si le juge d'application des peines décide de révoquer les 18 mois de sursis qui avaient été prononcés à son égard en mars 2014 pour des faits de recel. Aujourd'hui, ce jeune de 26 ans, était présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin à l'issue de sa garde à vue. Soupçonné d'être impliqué dans trois vols à main armée commis le 19 septembre, il a été arrêté lundi.
Le 19 septembre dernier, alors qu'il est à Philipsburg, il est interpellé par une vague connaissance qui lui propose de l'accompagner avec sa moto pour «aller chercher de l'argent». Le prévenu comprend vite qu'ils ne vont pas aller dans un distributeur mais commettre un braquage. Ils se rendent d'abord dans une supérette à Concordia. La connaissance descend de la moto et menace la gérante avec une arme de poing de lui donner la caisse. «Je lui ai dit de se servir mais il a insisté pour que je lui remette moi-même l'argent dans son sac», expliquera-t-elle aux gendarmes. Les deux individus, casqués et habillés en noir, prennent la fuite. Plus d'une heure plus tard, ils braquent une autre supérette, rue de Hollande cette fois. Même mode opératoire.
Alors que les gendarmes recueillent des éléments dans le cadre de leur enquête, ils sont avertis par leurs homologues hollandais qu'un VAMA similaire s'est commis une demi-heure plus tôt dans une station-service à Cole Bay. Pour les autorités, cela ne fait aucun doute qu'il s'agit de la même équipe.
Deux semaines plus tard, un gendarme aperçoit dans la rue une moto rouge qui correspond au signalement donné par les victimes des VAMA, moto qui sera par la suite repeinte en blanc. Le propriétaire est alors placé en garde à vue, il s'agit du prévenu présenté aujourd'hui devant le tribunal correctionnel. Mais faute d'éléments suffisants permettant de l'inculper, il est remis en liberté.
Un mois plus tard, les policiers de Sint Maarten parviennent eux aussi à faire le lien entre le VAMA de la station-service du 19 septembre et cet individu. Dans le cadre de la coopération policière internationale et du fait que l'homme est Français, ils se dessaisissent de l'enquête et la confient à la gendarmerie. Après traduction du dossier et analyse de l'ensemble des éléments, les militaires interpellent l'individu lundi dernier. Et ce n'est qu'au cours de la prolongation de la garde à vue qu'il va reconnaître les faits. Mais sans livrer l'identité du braqueur à qui il a servi de chauffeur.
Il affirme qu'il ne savait pas que son acolyte était armé d'un pistolet. «Je pensais que c'était un couteau», dit-il. Mais ne convainc pas le parquet.
Ce jeune est papa d'une petite fille de deux ans qu'il n'a pas reconnue. Elle vit avec la maman à qui il ne parle pas. Il est sans travail.
L'auteur des vols à main armée n'a toujours pas été arrêté.