Huit mois de prison avec sursis pour avoir escroqué son ex-employeur
Elle a succombé à la tentation, c’est ainsi que son avocat a tenté de justifier le geste de sa cliente, une secrétaire comptable. Celle-ci est en effet amenée à manipuler de l’argent liquide au sein du cabinet d’expertise comptable qui l’a embauchée début 2011.
Cet argent est celui que les entreprises clientes du cabinet lui versent afin qu’il s’acquitte en leur nom des taxes (TGCA, etc.) auprès de la Trésorerie. La secrétaire réceptionne l’argent, souvent de petites sommes, et donne un reçu aux clients. Puis elle est censée mettre l’argent dans une bannière. Sauf qu’un jour, elle garde l’argent. Voyant que personne ne le remarque, elle réitère son geste de manière régulière. Elle va détourner principalement l’argent donné par trois supérettes chinoises, trois des vingt-cinq entreprises qu’elle compte dans son portefeuille clients. Au total, ce sont près de 26 912 euros qui seront dérobés en l’espace de deux ans. Jusqu’au jour où le directeur du cabinet d'expertise s’en aperçoit.
En décembre 2013, souhaitant récupérer des attestations de paiement pour ses clients, il se rend à la Trésorerie où on lui dit que certains de ses clients ne sont pas jour de la TGCA. Très vite, sa secrétaire comptable est démasquée. Et avoue. Le cabinet estime le préjudice à plus de 40 000 euros. Une mise à pied est notifiée le jour même ; puis un licenciement deux mois plus tard.
A la barre du tribunal, l’employée est peu loquace. Elle justifie son geste par un besoin d’argent ; son train de vie était alors supérieur à ses revenus. Au tribunal, elle affirme qu’elle n’aurait pas été tentée si les clients n’avaient pas payé en espèce. Elle confie en outre qu’elle avait l’intention de s’arrêter.
Si elle reconnaît avoir dérobé de l’argent, elle nie par contre la somme de 26 912 euros. Elle l’estime, elle, à quelque 15 000 euros et affirme qu’elle a été mise sous pression par son employeur qui aurait fait lui-même le calcul. Pour sa part, ce dernier a apprécié la somme à 15 000 euros supérieurs aux fameux 26 912 euros.
En début d'audience, la partie civile a demandé un supplément d’enquête aux magistrats afin de pouvoir savoir si la prévenue avait des comptes bancaires en partie hollandaise sur lesquels elle avait pu déposer davantage d’argent, mais la demande a été refusée.
Le délibéré du tribunal est conforme aux réquisitions du parquet, à savoir une peine de huit mois de prison avec sursis avec mise à l’épreuve durant deux ans comprenant l’obligation de rembourser la victime à hauteur de 26 912 euros et de lui verser 5 000 euros au titre des préjudices commerciaux subis (20 000 euros avaient été demandés). L’interdiction d’exercer une activité comptable a également été prononcée.
Depuis l’ex-secrétaire comptable travaille au sein de la Collectivité mais n’exerce pas d’activité comptable et ne doit pas manipuler de l’argent.