Il achetait de l'ecstasy pour ses clients
L.M comparaissait jeudi 6 avril devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour usage de stupéfiants - en l’occurrence, d’ecstasy - entre le 1er octobre 2015 et le 17 octobre 2016. En voulant se justifier, il confesse un délit bien plus grave d'un point de vue pénal. « Oui j’ai acheté pour mes clients mais je n’ai pas consommé » se défend à la barre le prévenu de 48 ans qui provoque alors la surprise du tribunal. « Je n’en suis pas fier mais je travaille à la B.O, j’ai des clients de New York etc qui viennent faire la fête et m’en demandent ». « Vous êtes en train de me dire qu’on aurait dû vous poursuivre pour complicité de trafic ? » lui lance le vice-procureur Michaël Ohayon dans son réquisitoire. Et de considérer : « Il a été entendu par les gendarmes et a déclaré qu’il lui arrivait de consommer des stupéfiants et de temps en temps de l’ecstasy. Et le conteste aujourd’hui. C’est paradoxal ».
L.M avait été interpellé dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants qualifiée de « hors norme » par le vice-procureur autour des frères D., passés en appel quelques jours plus tôt. Après dix mois d'une enquête entamée en octobre 2015, DD et XD sont condamnés pour un trafic de cocaïne et de cannabis dans la partie française de l'île qui leur rapportait 28 400 € par mois. Lors du démantèlement de ce trafic, les enquêteurs ont interpellé plusieurs personnes accusées de complicité, dont le fils (mineur) de L.M. Ainsi qu'une batterie de consommateurs convoqués par le délégué du procureur afin de s'acquitter de peines aleternatives. La fille de L.M écopait il y a quelques mois d'une peine avec sursis pour détention de stupéfiants. Elle et son frère ont fait partie des personnes placées sur écoute. Sur les bandes, on entend L.M demander « un 100 » à son fils.« Sur un an d’écoute vous tombez sur une conversation pour dépanner mes clients. C’est une de trop et je m’en excuse, je préférerais ne pas être là bien sûr » déclare le prévenu à la fin de son audience.
Quelques instants plus tôt le parquet avait exposé une difficulté procédurale. Certes le prévenu avait reconnu les faits lors de son audition par les gendarmes. « Mais aucune condamnation ne peut être déclarée sur une simple déclaration si aucun avocat n’était présent sur le moment » explique le vice-procureur qui trouve par ailleurs dérangeant qu'un enfant achète de la drogue pour son père.
Après délibération, le tribunal condamnera le prévenu à 300 euros d’amende.
Commentaires
étrange condamnation?
étrange condamnation?
"une difficulté procédurale"donc on donne une amende de 300€ juste pour faire joli.si le dossier n est pas complet ,le dossier est annulé. c est quoi cette justice a deux vitesses?et si c est un saint martinois de souche, c est combien?