01.01.2016

Nos élus manqueraient-ils de courage ?

Être élu demande un fort engagement. Cette fonction, quelle que soit l'échelle à laquelle on l'exerce, demande parfois d'être courageux. Non pas pour accomplir des actes héroïques mais pour prendre des décisions. Et, de courage, les membres du conseil exécutif en ont visiblement manqué ce mardi après-midi (17 novembre 2015, NDLR). En effet, ils étaient réunis comme tous les mardis après-midi pour délibérer d'un certain nombre de dossiers, parmi lesquels celui des transats de Grand Case. Il s'agissait pour eux de suivre ou non la décision de la commission d'aménagement et d'urbanisme stipulant notamment l'interdiction des transats et des parasols sur la plage de Grand Case.

Cet après-midi, il s'agissait donc de voter pour ou contre cette interdiction. Et contre toute attente, seule la présidente s'est exprimée ! En votant pour. Les cinq autres membres (Guillaume Arnell étant absent car à Paris dans le cadre de ses fonctions sénatoriales) se sont abstenus ; préférant ainsi ne pas se mouiller et froisser personne. La veille, Wendel Cocks, le vice-président en charge du développement économique et membre du conseil exécutif, avait rencontré les socioprofessionnels concernés, à savoir les restaurateurs ainsi que les watersports, car eux aussi étaient dans le collimateur des élus composant la commission d'aménagement et d'urbanisme. Il avait pris le temps d'écouter leurs doléances. Ils demandaient un report de la décision car ils estimaient que celle-ci avait été prise sans aucune concertation (les professionnels ont tout de même appris la nouvelle par les réseaux sociaux). Ils voulaient ainsi une discussion avec la Collectivité. Le Conseil exécutif aurait pu accepter de reporter cette décision comme l'a fait le Conseil territorial avec le PLU. Et ainsi admettre que cette interdiction a été prise en catimini. Car c'est bien ce qui s'est passé. Mardi 10 novembre à 16 heures – soit la veille d'un jour férié- un communiqué de presse émanant de la COM annonce plusieurs décisions, dont celle d'interdire les transats sur la plage. Cela résulte de plusieurs réunions de travail dont une avec les services de l'Etat.

La présidente Aline Hanson exprimait cette volonté de vouloir réglementer l'usage de la plage depuis des mois. Mais alors pourquoi ne pas l'avoir fait depuis et en avoir discuté avec les principaux intéressés ? A noter en outre que ce manque de concertation dans ce dossier, Daniel Gibbs ne pourra cette fois pas le reprocher à la majorité puisque son groupe ne s'est non plus pas exprimé par voie de presse notamment.

Transats à Grand Case : trop forts nos élus !

Le Conseil exécutif a pris une décision qui, au final, n'était pas nécessaire ! Le Conseil a acté la décision d'interdire les transats sur la plage, transats qui sont déjà interdits ! Aujourd'hui, ils sont donc doublement interdits ! En effet, la plage de Grand Case fait partie du domaine public géré par la Collectivité, autrement dit, personne n'a le droit de l'exploiter sauf autorisation du propriétaire. Utiliser la plage, notamment à des fins commerciales, consiste donc à se mettre hors la loi. Et pour mettre de l'ordre, il suffit à la collectivité de procéder à des contrôles et de verbaliser. Bref, de faire respecter la réglementation. Tout simplement. Les élus se sont empêtrés tous seuls dans cette affaire polémique dont les enjeux semblent très grands.

Estelle Gasnet